Des lapins entassés les uns sur les autres…

Sur place, près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), les bénévoles découvrent une quarantaine de lapins « sales, remplis de croutes et baignant dans leur urine », tous entassés dans des caisses de rangements. « Il y avait véritablement une surpopulation, affirme Nicolas Cormier à 30millionsdamis.fr. Ces animaux n’avaient pas la place pour se retourner ». Certains individus vivaient quant à eux dans des caisses en bois laissées au soleil, alors que les températures dépassaient les 38°C ! « Les caisses étaient remplies d’asticots et les mouches volaient dès que nous les ouvrions », continue le président de l’Arche de Ringo.

…mais aussi des oiseaux et des caprins enchaînés !

Au milieu des lapins, un cochon d’Inde survivait « dans un nuage de mouches ». « On a également découvert la présence de 3 colombes diamants dans un abri sombre. Ces oiseaux étaient nourris à l’eau et au pain, ce qui est contraire à leurs besoins alimentaires, indique N. Cormier. Le couple possédait également 4 chèvres [2 adultes ; 2 petits] au fond du jardin, enchaînées autour du cou. Elles ne mangeaient jamais et leurs onglons étaient tellement longs que cela a déformé leurs pattes. » Parmi elles, l’un des mâles souffrait d’une déformation aux pattes-arrières en raison de « l’utilisation d’un simple élastique pour le castrer ». « Il souffrait atrocement », poursuit le président du refuge.

Des chèvres étaient laissées au fond du jardin sans nourriture / ©Arche de Ringo

Saisis et examinés, ces oiseaux et ces chèvres ont également été récupérés. Malheureusement, deux des caprins n’ont pas survécu. « Une autopsie a révélé la présence de fleurs en plastique dans l’estomac de l’un des juvéniles, n’ayant visiblement que ça pour se nourrir », s’indigne le refuge partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. 

Une consanguinité « extrême »

Parmi les rescapés, 36 des 43 lapins ont été transférés en Savoie, aux bons soins de la structure Les p’tits poilus d’la grotte (73), où ils ont été placés en quarantaine. « Mais au cours du transport, des femelles gestantes ont mis bas, et nous nous sommes retrouvés avec 41 lapins à placer en urgence », détaillent leurs secouristes.

Placés dans différents enclos adaptés à leur nombre, ces lapins – arrivés cachectiques ; le poil terne et remplis de piqures et de morsures - ont été soignés de différentes infections et pathologies. Certains étaient atteints de pneumonie ou de nombreux problèmes dentaires en raison d’une mauvaise alimentaire. « Ils n’avaient pas même pas de foin, ils étaient affamés », précise Nicolas Cormier à 30millionsdamis.fr.

Napoli et Litchi, deux femelles confiées au refuge Les p’tits poilus d’la grotte, ont été adoptées ! ©DR

Ces lapins présentent de surcroît une consanguinité « extrême ». « La vétérinaire qui les a examiné n’en croyait pas ses yeux. En conséquence de cette consanguinité, beaucoup d’entre eux sont hermaphrodites [qui possèdent les deux sexes : ndlr] et présentent différentes anomalies », témoigne Nadine Cotton, directrice du refuge Les p’tits poilus d’la grotte.

D’heureuses adoptions

Une trentaine de ces lapins – aujourd’hui en bonne santé – ont été adoptés. « Leur évolution me fait pleurer de joie, reconnaît Nadine Cotton. C’est toujours très émouvant de les voir s’épanouir auprès d’une famille prête à les accueillir et leur donner de l’amour ». Un décalage évident avec leurs conditions d’origine. « Il est clair leur ancien détenteur méconnaissaient totalement les besoins de ces animaux. Ils les gardaient comme des objets, et non comme des êtres vivants », déplore Nicolas Cormier.

Avant l'opération de sauvetage, Rivière (gauche) était enfermée dans une boîte en plastique avec un cochon d'Inde. / ©DR

Parmi les adoptés, Vickie, Nash, Rivière, Efflam, Fae et tant d’autres profitent désormais d’un foyer pour s’épanouir. Pour ce sauvetage de grande ampleur, le transfert des lapins, leurs soins ainsi que le matériel nécessaire pour leur survie ont été financés par la Fondation 30 Millions d’Amis.