Entre installations non conformes, pratiques interdites et comportements ultra violents, L214 publie une enquête qui dénonce les conditions dans lesquelles sont tués moutons, vaches et cochons dans un abattoir de la Nièvre, en Bourgogne-Franche-Comté.
L214 publie, ce jeudi 11 décembre 2025, une enquête sur les conditions horribles dans lesquelles sont tués moutons, vaches et cochons dans un abattoir de la Nièvre. Les lanceurs d’alerte pointent les comportements violents des opérateurs sur les animaux, le non-respect des modes opératoires ou encore des défaillances structurelles majeures.
« Je croyais que t’étais morte ! Sale p*** »
L’association rapporte, vidéo à l’appui, que des opérateurs frappent les animaux, les insultent, crient. Sur les images rendues publiques, on peut notamment entendre lors de mises à mort d’animaux : « Ah mais toi t’es morte ! Je croyais que t’étais morte ! Sale p***. Ah je te jure ! Vous méritez la peine de mort ! » D’après L214, ces opérateurs s’acharnent également sur les cochons avant l’étourdissement, avec de « nombreux coups d’aiguillon électrique », un « jet d’eau puissant dans le visage ». Les bovins sont aussi violentés, avec notamment « des coups d’aiguillon électrique dans la tête ».
Sur le non-respect des modes opératoires, la liste est longue : des animaux découpés encore en vie ; des cochons brûlés au chalumeau encore vivants ; la pince à électronarcose placée de manière aléatoire sur les moutons, augmentant leurs souffrances lors de l’étourdissement ; des moutons et des vaches qui reprennent conscience lors de la saignée ; aucun test d’inconscience ni étourdissement d’urgence d’effectués.
D’après les images révélées par les lanceurs d’alerte, des cochons encore vivants sont brûlés au chalumeau. /©L214
La fermeture de l’abattoir demandée
L214 souligne également des défaillances structurelles majeures comme le box de contention des bovins, inadapté : « Pas de contention suffisante, rendant l’étourdissement aléatoire ». Aucun équipement de contention non plus pour les porcelets et les moutons, « directement étourdis dans le parc d’attente », selon les lanceurs d’alerte. Ceux-ci déplorent dans leur communiqué que « les services vétérinaires de l’État sont présents sur place, mais laissent faire ».
L214 porte plainte et demande la fermeture de l’abattoir. Elle réclame un plan de contrôle des abattoirs à la ministre de l’Agriculture, précisant qu’« en deux ans, elle a publié 9 enquêtes en abattoir qui ont permis la mise en lumière de graves infractions commises en toute impunité ».
« C’est au gouvernement de sortir du déni et d’agir enfin… »
« Combien de révélations faudra-t-il encore avant d’avoir une réponse politique à cette situation qui n’a rien d’exceptionnelle comme le prouvent les enquêtes et lanceurs d’alerte, s’interroge Christophe Marie, Directeur des Affaires nationales et européennes à la Fondation 30 Millions d’Amis. Heureusement, les députés n’ont pas été entendus dans leur volonté de bâillonner les organisations qui dénoncent les cruautés banalisées dans les élevages et abattoirs français ; c’est très bien mais maintenant c’est au gouvernement de sortir du déni et d’agir enfin pour lutter contre ces violences quotidiennes envers les animaux d’élevage. » La Fondation 30 Millions d’Amis se constituera partie civile en cas de procès dans cette affaire.
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