Le parquet d’Ajaccio a ouvert une enquête pour "actes de cruauté et sévices graves ayant entraîné la mort" à la suite de la publication sur les réseaux sociaux de vidéos montrant la tuerie d’une vache et de son veau. Les auteurs présumés des faits, âgés de 15 et 16 ans, ont été placés en garde à vue avant d’être relâchés. La Fondation 30 Millions d’Amis s’est constituée partie civile.
Une véritable barbarie ! Le 31 octobre 2025, près de Casalabriva (Corse) quatre mineurs ont été placés en garde à vue, puis relâchés, après avoir égorgé et décapité une vache et son veau en Corse. Les autorités ont procédé à leur interpellation à la suite d’images relayées sur les réseaux sociaux en juillet 2025, d’après le quotidien Corse matin. La séquence dévoile des adolescents « éclaboussés de sang » et une « vache au sol avec une mare de sang, en train d'être décapitée », a rapporté Sophie Shushi, commandante de la compagnie de gendarmerie de Sartène (Corse-du-Sud). « Je suis terrifiée par cette violence commise à l’encontre les animaux par des personnes de plus en plus jeunes », a réagi Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Des mises en scènes choquantes
Dans la séquence – et toujours selon le média corse – trois des adolescents « dansent autour du cadavre de l’animal, lançant des cris de jubilation », tels que « on a tué ta mère, cette grosse merde ! ». Des propos adressés au veau, avant de l’abattre avec une arme à feu. Un quatrième, soupçonné d'avoir transporté ses amis en voiturette, a été interpellé jeudi 30 octobre.
Supprimées des réseaux sociaux rapidement après leur diffusion, ces vidéos sont d’une violence inouïe. « Les actes de cruauté perpétrés récemment à Casalabriva sur des vaches (…) sont insupportables et révoltants, s’est indigné le député corse François-Xavier Ceccoli (Droite Républicaine) sur X. Au-delà de leur ignominie, la mise en scène macabre qui en a été faite sur les réseaux sociaux relève d’une perte de repères à l’œuvre dans notre société particulièrement préoccupante ».
Les mis en cause comparaitront devant le juge des enfants
Les autorités corses continuent à ce jour les investigations, afin d’identifier le rôle de chacun des adolescents dans cette affaire. Le propriétaire des animaux n'a quant à lui pas été identifié, ces animaux n’étant pas bouclés.
Mineurs, les mis-en-cause comparaitront devant le juge des enfants pour sévices graves et actes de cruauté ayant entrainé la mort d’un animal [article 521-1 du Code pénal]. « La loi prévoit une sanction de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour un individu majeur. Pour toute personne mineure, celle-ci est divisée par deux », indique Me Xavier Bacquet, l’avocat de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Renforcer la législation pour lutter contre la maltraitance animale et prévenir la récidive
La Fondation 30 Millions d’Amis s’inquiète d’une « barbarie émergeante face à laquelle il nous faut réagir, poursuit Reha Hutin. C’est pourquoi la Fondation se porte partie civile dans cette affaire ». « On observe véritablement une recrudescence de vidéos d’atrocités diffusées sur les réseaux sociaux, confirme Me Xavier Bacquet. Néanmoins, ces images prouvent les actes qui – de ce fait- ne peuvent être contestés. ».
Sur X, le député François Xavier Ceccoli a annoncé son intention de déposer une proposition de loi « visant à renforcer les peines complémentaires applicables aux auteurs de sévices sur les animaux domestiques ». Selon un article de Corse Net Info, l’élu prévoit notamment de durcir les amendes « de 30 000 à 60 000 euros, et, en cas de récidive, à 75 000 euros », ainsi que la confiscation immédiate des animaux en cas de maltraitance.
On observe véritablement une recrudescence de vidéos d’atrocités diffusées sur les réseaux sociaux.
Me Xavier Bacquet
Enfin, François Xavier Ceccoli demanderait la création d’un fichier national des personnes condamnées à une interdiction de détenir des animaux, relayant ainsi une mesure portée par la Fondation 30 Millions d’Amis, qui réclame l’instauration d’un permis de détention d’un animal de compagnie. Ce dispositif – soutenu par plus de 8 Français sur 10 (IFOP / Fondation 30 Millions d’Amis - septembre 2024) – associé à un fichier central national et lié à la carte nationale d’identité du maître, permettrait de lutter plus activement contre la maltraitance animale et contre la récidive. La pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis portant cette revendication recueille à ce jour près de 200 000 signatures.
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