Ces couveuses permettent aux oiseaux en détresse de reprendre suffisamment de poids et d’améliorer leur état de santé général : « Cette année, on a recueilli beaucoup de jeunes faibles, très maigres. C’est peut-être dû au manque d’alimentation, au fait que les parents n’aient pas pu trouver assez d’insectes, présume Jennifer Jolicard, qui a noté 130 arrivées de martinets dans son point relais (créé en collaboration avec la LPO locale), dès la première semaine de juillet 2025. Le bon poids pour un martinet de 15 jours, c’est 20-25g, là on en avait qui faisaient 14g… Â» Comme un certain Pascal…

Ce jeune martinet a été trouvé dans le centre-ville de Toulon (83). « Il a dû tomber du nid en cherchant à se pencher pour avoir de l’air. J’ai décidé de le nommer Pascal, je ne sais pas pourquoi, plaisante Jennifer Jolicard. Parfois je l’appelais notre petit Tanguy malgré lui, parce qu’il est resté très longtemps avec nous, de début juillet à fin septembre. Â»

« Une étape indispensable à sa survie Â»

Placé en couveuse au point relais de TOTEM, son état s’est considérablement amélioré : « On a tout de suite vu la différence, il a commencé à mieux manger, l’environnement permettant à l’animal de mieux digérer, et des quantités plus importantes. C’est une chaleur moins sèche que l’air ambiant dehors. Sans la couveuse, on n’aurait pas pu lui donner ce dont il avait besoin parce qu’il n’aurait pas pu digérer correctement. Â» Les soigneurs lui ont aussi replanté quelques plumes (certaines des siennes cassaient à cause de ses carences). « Une étape indispensable pour sa survie », précise la vice-présidente de TOTEM.    

En trois mois, 376 martinets ont été accueillis par l’association. 212 ont pu survivre et être relâchés dans la nature. /©Association TOTEM

Parmi les sauvetages marquants de cet été 2025, il y a aussi eu ce martinet trouvé du côté de Marseille (13), avec une fracture à l’épaule. Au départ, ses chances de survie étaient très minces. « On a fait de la physiothérapie avec lui, on a réussi à bien le remettre sur pattes, rapporte Jennifer Jolicard, satisfaite de cette mission accomplie. Je ne sais pas comment il a réussi à s’en sortir, mais l’issue est belle. Â»

« Ne vous improvisez pas soigneur, contactez les centres de soins ! Â»

La spécialiste souhaite par ailleurs faire passer un message important à tous ceux qui trouveraient des animaux sauvages en détresse : « Ne vous improvisez pas soigneur, contactez plutôt les personnes habilitées dans les centres de soins Â». Pour joindre l’association TOTEM dans le Var, vous pouvez appeler le 04 83 65 02 79 ou envoyer un mail à contact@asso-totem.com.

La structure aimerait ouvrir un vrai centre de soins du côté de Hyères à partir de l’été prochain. Pas seulement pour les martinets, mais aussi pour d’autres espèces comme les hérissons : « Il nous faudrait deux autres couveuses pour cela, ajoute la vice-présidente de TOTEM. Sans ces installations, les bébés hérissons ne survivraient pas. Â» En attendant, elle envisage de prêter ses deux couveuses financées par la Fondation 30 Millions d’Amis à d’autres associations du secteur qui en auraient besoin durant les autres mois de l’année.

Ici, le fameux Pascal-Tanguy, très affaibli à son arrivée (à gauche), avant, deux mois plus tard, de recouvrer la liberté en pleine forme (à droite). /©Association TOTEM