Plus de quarante associations chinoises de défense de la cause animale ont dénoncé jeudi la décision de Pékin d'ouvrir son marché aux produits dérivés de la chasse canadienne de phoques, en affirmant que la Chine ne devait pas devenir une "décharge" pour des produits "cruels".

PEKIN, 13 jan 2011 (AFP) - Plus de quarante associations chinoises de défense de la cause animale ont dénoncé jeudi la décision de Pékin d'ouvrir son marché aux produits dérivés de la chasse canadienne de phoques, en affirmant que la Chine ne devait pas devenir une "décharge" pour des produits "cruels". "Il est insultant de la part du Canada de vendre ces produits en Chine", a estimé dans un courriel envoyé à l'AFP Lu Di, qui dirige l'Association chinoise de protection des petits animaux. Sa position est soutenue par 41 autres associations chinoises de défense des animaux."Par cette entente bilatérale, le Canada ouvrira-t-il ainsi, en retour, son marché à la viande de chien?", avait de son côté réagi mercredi la Fondation Brigitte Bardot, jugeant cet accord "indigne". La Chine a accepté d'ouvrir son marché aux produits dérivés de la chasse canadienne de phoques, a annoncé mercredi la ministre des Pêches du Canada, Gail Shea, disant espérer que ces nouveaux débouchés viennent pallier l'embargo imposé par l'Union européenne (UE). Ottawa et Pékin ont conclu "une entente bilatérale (...) qui va permettre d'exporter en Chine des produits comestibles du phoque, tels que la viande et l'huile", a déclaré mercredi la ministre, en visite en Chine. Ottawa espère ainsi compenser les pertes subies par cette industrie depuis que l'UE a imposé en juillet 2009 un embargo unilatéral sur les produits dérivés de la chasse aux phoques, sous la pression de défenseurs des animaux qui dénonçaient la "cruauté" des chasseurs. La Chine constitue le troisième marché d'exportation des produits halieutiques du Canada, avec des ventes annuelles évaluées par Ottawa à plus de 300 millions de dollars.