Le tribunal correctionnel du Havre (76) a condamné à quatre ans de prison - dont deux ferme - un jeune homme de 23 ans pour la mort de cinq chevaux et l’agression de dix autres équidés entre mai et août 2025. Un jugement « conforme à la loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale », pour Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
« Une extrême gravité ». C’est par ces mots que le tribunal correctionnel du Havre (76) a décrit l’horreur survenue ces derniers mois en Seine-Maritime sur une quinzaine d’équidés. Depuis le début du mois de mai 2025, une série de chevaux et poneys mutilés suscite l’inquiétude dans le département, ayant mené à l’ouverture d’une enquête au début du mois d’août dernier. Les investigations avaient recensé « la mort immédiate ou par euthanasie postérieure de cinq équidés et des blessures graves sur dix autres ». La découverte de sang humain lors des derniers faits avérés avait mené à l’interpellation d’un individu de 23 ans, déjà connu de la justice.
Placé en détention provisoire puis jugé le 26 septembre 2025, le prévenu a été condamné à 48 mois d’emprisonnement - soit quatre ans de prison, dont deux ferme - pour sévices graves et actes de cruauté sur un animal domestique (un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende si ces actes ont entraîné la mort de l’animal), mais aussi pour la détention d'armes de catégorie D. « Je ne peux que me réjouir de cette décision, conforme à la loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale », s’est exprimée Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Interdiction définitive de détenir un animal ainsi qu’une arme
Le tribunal correctionnel du Havre (76) a également prononcé une série de sanctions complémentaires à l’égard du jeune homme, telles que l’interdiction définitive de détenir un animal, l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans, une obligation de soins, le suivi d’un travail ou d’une formation, l’interdiction d'entrer en contact avec sa petite amie à qui appartenait l'un des chevaux retrouvés morts, ainsi que l'interdiction formelle de comparaitre sur le département de la Seine-Maritime pendant 2 ans. « Les peines prononcées par le tribunal sont particulièrement justifiées au regard de la très grande gravité des faits », analyse Me Eva Souplet, avocate de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Selon l’enquête, les équidés mutilés ont été victimes de lacération plus ou moins profondes, « parfois jusqu’à 8cm », avait souligné la procureure du Havre, Soizic Guillaume, dans une conférence de presse donnée le 7 août 2025. Certains d’entre eux ont été retrouvés les yeux crevés ainsi qu’avec des fractures liées à des coups portés. Les gendarmes avaient retrouvé lors des investigations un cutter ainsi qu’une massette tâchée de sang, une clé à griffes, un enrouleur avec un ruban de clôture électrifiée et des biscuits pour chevaux dans la voiture de l’individu. Saisis, ces scellés ont été confisqués à l’issue de l’audience.
Le prévenu est maintenu en détention
Présent lors de l’audience, le prévenu avait également fait l’objet de deux expertises psychiatriques ayant révélé une "absence d'abolition et altération du discernement". Selon l’AFP, le tribunal a rejeté les demandes d'expertises psychologiques et contre-expertise psychiatrique demandées par la défense.
D’abord placé en garde à vue, le mis-en-cause – aujourd’hui coupable – avait reconnu sa présence sur deux faits tout en contestant les autres. Il avait fait état de "pulsions" et prétendu avoir "entendu des voix". Il a été maintenu en détention à la suite de sa condamnation.
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