La Fondation 30 Millions d’Amis a pris connaissance de vidéos épouvantables de chats torturés sur commande et diffusées sur Internet. Ces images, souvent monétisées et filmées à des fins de "divertissement" prennent de l’ampleur en Chine… et à l’international ! Horrifiée, Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, appelle l’Ambassade de Chine à la création d’une loi de protection animale dans le pays.

L’horreur en ligne atteint son apogée ! Quelque part sur le web, un réseau international diffuse et partage des vidéos de chats torturés jusqu’à la mort [certains descriptifs dans cet article peuvent heurter la sensibilité. Par ailleurs, compte-tenu de l’atrocité des images, 30millionsdamis.fr a fait le choix de ne pas les dévoiler, NDLR]. Sous ces atrocités, les commentaires défilent en masse incitant à poursuivre ces barbaries :  Ã©mojis pouce en l’air et smileys morts de rire répondent aux sévices infligés aux félins. Ceux qui revendiquent ces vidéos, quant à eux, affichent avec fierté la mise à mort de l’animal. « [Ce réseau] partage les vidéos de ces meurtres horribles sur des sites web accessibles au public, des groupes publics et privés sur Telegram et diverses autres plateformes de réseaux sociaux internationaux Â», rapporte l’ONG Felins Guardians (« Gardiens des félins en français Â») sur son site Internet.

L’association, qui lutte contre les réseaux de torture de chats en ligne, a documenté plus de 12.000 contenus de félins torturés à des fins de « divertissement Â» en trois ans. « L’organisation a été créée en mai 2023 après la diffusion d’une vidéo nommée « Cat in a blender Â» (« Chat dans un mixeur Â») Â», contextualise Heliya, bénévole en charge de la stratégie franco-suisse pour Gardiens des félins (branche locale française) auprès de 30millionsdamis.fr. Depuis, ces groupes – appelés « Cat Torture Rings Â» par les activistes – cherchent à étendre leur communauté, en se dissimulant derrière des messageries cryptées ou des plateformes sociales.

Des sévices impunis en Chine

Ces images relèvent d’un sadisme effroyable. Démembrés, ébouillantés, électrocutés, crucifiés, battus à coups de barre de fer… aucune limite n’arrête les tortionnaires. « En réalité, ces horreurs concernent un tas d’animaux, tels que des hamsters, chiots, lapins…liste Heliya, Ces réseaux utilisent le chat comme emblème. Derrière ces vidéos, il y un grand mépris des amoureux des animaux. Â» Sur le nombre de victimes, une enquête de la BBC évoque « plus de 200 chats Â», scénarisé par une seule et même personne.

Selon le média britannique, « ces groupes ont commencé en Chine Â», là où aucune législation de protection animale ne permet de lutter contre la diffusion de telles images. « Certains tortureurs chinois s’en vantent même - sachant que la police ne peut rien contre eux sans cadre légal, s’inquiète Gardiens des félins. « En comprenant qu’ils pouvaient agir en toute impunité, ces tortionnaires ont véritablement créé un mouvement en Chine et cela a malheureusement donné des mauvaises idées à l’étranger. Â»

Une surenchère de la torture

Car, désormais, leurs membres sont malheureusement identifiés aux quatre coins du globe. À l’aide de mots clés, ces communautés malveillantes attirent de nouvelles recrues. Elles commencent tout d’abord à mettre en scène « des animaux malades et blessés Â», cite comme exemple la bénévole. Chaque internaute intéressé reçoit ensuite en message privé des liens menant vers des vidéos de tortures, et doit prouver à son tour un acte de maltraitance pour pouvoir intégrer la communauté. « C’est vraiment inquiétant Â», déplore Heliya. D’après un article de Franceinfo, « les internautes du monde entier sont prêts à payer des centaines de dollars pour choisir eux-mêmes les sévices infligés Â». Et plus la souffrance est intense, plus la vidéo fait le buzz. « En septembre 2023, le réseau a même promu une compétition au cours de laquelle les membres ont été encouragés à voir à quelle vitesse le groupe pouvait torturer et tuer 100 chats Â», complète la BBC.

Mais alors, comment les tortionnaires se procurent ces animaux ? Parfois en les volant à des particuliers, en récupérant des chats ou chiens errants, mais surtout à l’aide de sites officiels de vente d’animaux. « Sur le dark web, des sites proposent à l’achat en y indiquant une description ainsi qu’un prix pour pouvoir le torturer ou filmer des méthodes de torture spécifiques. C’est tout un business Â», déplore la bénévole.

La Fondation 30 Millions d’Amis demande une loi de protection animale en Chine

Horrifiée par ces mises en scène sordides, la Fondation 30 Millions d’Amis s’est adressée directement à l’Ambassade de Chine et appelle à la collaboration entre la France et le gouvernement chinois afin de lutter contre la cruauté animale : « S’il est impératif et urgent d’agir pour contrer cette folie, les difficultés sont grandes car la diffusion se fait sur des réseaux cryptés et, plus important encore, l’absence d’un cadre juridique ne permet pas d’identifier et de poursuivre les tortionnaires et leurs commanditaires Â», alerte Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. (…) Mes collaborateurs peuvent vous apporter une expertise juridique et vous communiquer toute information utile à la création d’une loi de protection animale en Chine, en complément de votre réglementation sur la sauvegarde des animaux sauvages. Â»