©Refuge de la Grisoutière

Les 105 lapins recensés restent une estimation, « le temps de vider le logement, très encombré », précise le refuge. « On pourrait en retrouver d’autres, car ces lapins ont creusé des galeries, dont certaines au sein même des canapés », ajoute la structure. Un travail colossal auquel se sont attelés six bénévoles sur le terrain : « Nous passons au moins deux heures sur place à chaque intervention, ne serait-ce que pour récupérer ces lapins, les placer dans les âges, les sexer, les dispatcher entre mâles et femelles pour éviter de nouveaux accouplements, et les nourrir », relate Elise à 30millionsdamis.fr.

Des animaux blessés, malades et négligés

« Ils n’ont jamais connu le foin, qui constitue pourtant la base essentielle de leur alimentation et entretien leur dentition », explique la bénévole. Au quotidien, ces animaux étaient nourris « de façon inadaptée ». Selon les faits rapportés par le refuge de la Grisoutière, leur ex-détentrice répartissait des granulés dans la pièce et mettait à leur disposition « deux bouteilles d’eau par jour ».  « À peine pris en charge, les lapins se sont jetés sur le foin qu’on leur a présenté », témoigne Elise.

©Refuge de la Grisoutière

Si ces animaux ne présentent pas de maigreur apparente, leur corps révèle un manque évident de soins. Griffes longues de plusieurs centimètres, poil long, paupières arrachées… « Il y avait même des bébés dont les oreilles étaient mangées par leurs congénères, car les lapins mâles non stérilisés peuvent mal supporter la cohabitation, ajoute le refuge de la Grisoutière.» D’autres encore ont développé des tumeurs et des plaies importantes.

Les premiers lapins issus de la vente en animalerie

Sur place, la détentrice exprime sa détresse, expliquant s’être laissée submerger par le nombre, faute de stérilisation. « Elle avait conscience que la situation était problématique et se sentait honteuse de demander de l’aide », complètent les équipes bénévoles à 30millionsdamis.fr.

Selon le refuge, cette résidente a acheté ses premiers lapins en animalerie. « Malheureusement les nouveaux animaux de compagnie (NAC) peuvent toujours être vendus en animalerie comme des marchandises, à des personnes qui ne sont pas toujours conscientes des soins à leur apporter et des précautions à prendre, déplore Lorène Jacquet, Responsable Campagnes et Plaidoyer à la Fondation 30 Millions d’Amis. Les particuliers qui détiennent des animaux de compagnie devraient toujours éviter qu'ils se reproduisent, afin notamment de ne pas se retrouver dans ce genre de situation dramatique, dépassés par des animaux en surnombre qui vont venir saturer encore davantage des associations déjà débordées... »

Selon le Baromètre 2025 de la Fondation 30 Millions d’Amis mené avec l’Ifop, 76 % des Français demandent l’interdiction de la vente en animalerie de tous les animaux de compagnie.

60 lapins pris en charge par la Fondation 30 Millions d’Amis

Face à cet afflux de lapins, le refuge de la Grisoutière a fait appel à plusieurs associations pour pourvoir placer ces rescapés. Sollicitée, la Fondation 30 Millions d’Amis a pris en charge financièrement 60 lapins, incluant le transport, leur stérilisation, leur castration, leur vaccination ainsi que leur identification. Ils sont arrivés le 21 août au refuge de l’association Targa (55), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. « Targa a immédiatement répondu à notre appel, et nous tenons à les saluer, ainsi que l’ensemble des associations locales, pour cette belle entraide, confirme le Service juridique de la Fondation 30 Millions d’Amis. Nous ne pouvons que souhaiter à ces lapins de retrouver la santé et, par la suite, connaître le confort d’un foyer. »