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Faune

10 faucons crécerelles s’envolent vers la liberté

L’équipe de Faune Alfort vérifie une dernière fois l’état de santé de chaque faucon avant de le transporter pour le libérer. / ©Fondation 30 Millions d’Amis

Après être tombés du nid et pris en charge par le centre de sauvegarde de la faune sauvage Faune Alfort (94), dix faucons crécerelles ont pu retrouver leur milieu naturel. 30millionsdamis.fr a suivi cet évènement émouvant, accomplissement du travail du centre de soins au quotidien. Reportage.

C'est le grand jour, et l’équipe de Faune Alfort - dans le Val de Marne - est prête à vivre un grand moment. En ce milieu d’après-midi du 6 août 2025, 10 faucons crécerelles s'apprêtent à être relâchés de son Centre de Soins, d’Elevage et de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CSERFS). Ils retrouveront la liberté un peu plus loin en pleine nature, en Seine-et-Marne. Un accomplissement pour les soigneurs qui se sont occupés des oiseaux durant plusieurs mois. « Tous les ans, on reçoit une cinquantaine de petits faucons tombés du nid, ceux qu’on relâche aujourd’hui en font partie, explique Céline Grisot, directrice de Faune Alfort, à 30millionsdamis.fr. Ils peuvent se retrouver au sol pour diverses raisons : problème climatique, prédation, le fait qu’ils soient nombreux dans le nid, qu’ils se bousculent et qu’il y en ait un qui tombe, un envol trop précoce raté… »

Du nourrissage à l’entraînement au vol

L’équipe de l’association a donc pris ces oisillons sous son aile pendant quelques mois, leur donnant à manger au départ puis les laissant se nourrir seuls ensuite. Une fois leur plumage adulte développé, direction la volière pour apprendre à voler. « Quand on sent qu’ils maîtrisent le vol, qu’ils sont bien musclés, excités, qu’ils en ont marre d’être en volière, on se dit allez, ils sont prêts : on les relâche. » Mais avant d'accéder à cette liberté, il faut d’abord réussir à les mettre dans des caisses de transports. Un moment sportif et pas toujours facile.

Equipés d’épuisettes, les bénévoles et soigneurs tentent d’attraper les dix faucons qui fuient dans leur volière. « Ils sont assez rapides, ils nous évitent facilement, raconte Lorène, service civique. Il y a un peu d’appréhension, du stress de leur faire mal. » L’opération est effectivement délicate. « On essaie de bien faire, c’est un peu long parfois, on y va doucement, détaille Valérie, bénévole depuis 2020 et animatrice nature à Faune Alfort. Il faut être rapide pour ne pas leur faire mal et en même temps il faut quand même donner un bon petit coup sec pour les attraper. »

Chaque faucon attrapé passe ensuite une dernière « mini visite médicale » : ouverture du bec pour voir s’il n’y a pas d’infection ou encore inspection des pattes. Si tout va bien, l’oiseau est prêt pour être mis dans sa petite caisse de transport couverte d’un drap. Au bout d’une demi-heure d’intenses efforts, tous les animaux sont prêts à partir ! La prochaine et dernière étape se déroule à Ferrières-en-Brie (77). Les faucons vont être relâchés sur un très grand champ où une immensité de nature est prête à les accueillir.

« Quand ils reprennent leur liberté, on sait pourquoi on est là »

Près de 70 adhérents à Faune Alfort sont invités pour l’occasion, tous curieux d’admirer cette étape importante dans la vie de ces faucons crécerelles. La foule s’éparpille tout autour des bénévoles et des oiseaux, bagués pour suivre leur évolution. La règle d’or : que personne ne soit dans le champ visuel des rapaces pour que ceux-ci s’envolent sans peur, ni obstacles. « Merci à tous d’être présents, c’est le plus beau moment pour nous, après un long travail très laborieux surtout en cette saison », adresse Céline Grisot au public.

L’association est débordée d’animaux à prendre en charge : « 7000 sur la saison actuelle. C’est le nombre qu’on atteignait pour une seule année il y a deux, trois ans, précise la directrice. Quand ils reprennent leur liberté, on sait pourquoi on est là, pourquoi on se bat chaque jour pour cette faune sauvage. » Tour à tour, chaque caisse de transport est posée sur une table et ouverte. Le faucon fait le reste, sous le silence intrigué des personnes présentes. On attend parfois 30 secondes, une minute… puis l’oiseau s’envole très haut, presque à la seconde où on ne s’y attend pas.

 

C’est le plus beau moment pour nous, après un long travail très laborieux surtout en cette saison.

Céline Grisot, directrice de Faune Alfort

« On parle d’espèce, mais ce sont des individus, chacun a son caractère, chacun a sa façon d’appréhender son milieu, ajoute Céline Grisot. Il y en a qui sont un peu plus timides, qui ont besoin d’analyser, d’autres qui foncent têtes baissées... Ils font comme ils veulent ! » Durant les mois passés avec les faucons, les membres de Faune Alfort ont fait très attention à maintenir des distances avec les animaux, « pour qu’ils gardent la peur de l’humain ».

Des adhérents émerveillés

« C’est magnifique ce qu’ils font, confie Claire, adhérente de Faune Alfort. Récupérer ces animaux, les nourrir, les soigner et puis après les relâcher dans la nature. Et quand on voit comment ça s’est passé, c’est génial ! C’est magique quand ils prennent de la hauteur. » Andrea, également adhérent, qui s’intéresse aux oiseaux depuis quelques années, est venu immortaliser ce moment avec son appareil photo. « On pense à la liberté qu’ils trouvent tout de suite, aux difficultés qu’ils vont peut-être avoir pour s’adapter. C’est la nature, c’est beau. »

 

On est soulagés et contents de voir ces animaux retrouver la liberté.

Julie, bénévole

La fierté se lit sur les visages des membres de l’équipe de Faune Alfort, le sentiment du devoir accompli. « On est soulagés et contents de voir ces animaux retrouver la liberté, lance Julie, bénévole. On a un peu peur aussi parce qu’on ne sait pas trop où ils vont aller, est-ce qu’ils vont réussir à se nourrir tout seuls. On les a vus dans la volière mais dans la nature c’est autre chose. » « Il faut que chacun trouve son territoire aussi », ajoute Lorène.

Faune Alfort remercie la Fondation 30 Millions d’Amis

Céline Grisot, la directrice, est dans l’association depuis 10 ans et ces moments-là lui provoquent toujours les mêmes sensations. « Le relâcher a été très émouvant. On ressent tellement leur bonheur quand ils se mettent à voler, ils reprennent leur liberté. On voit que tout l’instinct sauvage revient et on se dit qu’on a fait le job », dit-elle, également heureuse de voir les adhérents présents, grâce à qui ce genre d’événements peut avoir lieu. Elle remercie également la Fondation 30 Millions d’Amis pour son soutien depuis de longues années, notamment dans le financement pour la construction de volières« C’est vraiment nécessaire pour nous. Merci ! » Une action commune, pour protéger, préserver la faune sauvage et voir ces oiseaux voler le plus longtemps possible dans le ciel.

La Fondation 30 Millions d’Amis soutient financièrement des centres de soins de la faune sauvage, afin de leur permettre de poursuivre et mener à bien leur mission de protection et de réhabilitation. Malheureusement, ces structures disposent de ressources limitées et sont peu soutenues par l’État, ce qui mène aujourd’hui à la fermeture de nombre d’entre elles, bien que leur rôle soit primordial dans la préservation de la biodiversité. Une meilleure reconnaissance et un soutien pérenne par l’État est nécessaire afin de donner à ces établissements les moyens d’agir pour la biodiversité et de répondre à une demande de plus en plus forte du grand public.