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Maltraitance

Chevaux mutilés en Normandie : la Fondation 30 Millions d’Amis se constitue partie civile

Parmi les équidés agressés en Seine-Maritime, cinq équidés sont morts. / ©AdobeStock (photo d'illustration)

En Seine-Maritime, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années a été placé en détention provisoire pour le meurtre de cinq équidés et l’agression d’une dizaine de chevaux aux alentours du Havre (76). Ayant reconnu sa présence sur deux faits, il sera jugé le 26 septembre 2025. La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce une cruauté inouïe et se constitue partie civile.

Depuis le début du mois de mai 2025, une série de chevaux et poneys mutilés suscite l’inquiétude en Seine-Maritime. Une enquête ouverte le 1er août dernier a recensé un total de sept faits d’agressions avérés dans les alentours du Havre (76), qui ont entraîné « la mort immédiate ou par euthanasie postérieure de cinq équidés et des blessures graves sur dix autres ». À la suite de premières investigations, un jeune homme « âgé d’une vingtaine d’années » et connu de la justice a été interpellé, a informé la procureure du Havre, Soizic Guillaume, dans une conférence de presse donnée le jeudi 7 août.

D’abord placé en garde à vue, le mis-en-cause – aujourd’hui prévenu – a « reconnu sa présence sur deux faits » mais conteste les autres et « reste très flou » quant à ses motivations. « Il explique avoir obéi à des pulsions », indique la magistrate, précisant que les dernières brutalités se sont produites « dans la nuit du 31/07 au 1er aout ».

Des chevaux retrouvés « les yeux crevés »

A chaque fait d’agression, les gendarmes ont constaté « qu’un procédé similaire ait été utilisé ».  « Les équidés étaient victimes de lacération plus ou moins profondes, parfois jusqu’à 8cm », souligne la magistrate, évoquant des « photos parlantes et difficilement soutenables » prises dans le cadre des investigations. Parmi les équidés mutilés, certains « ont eu les yeux crevés et/ou présentaient des fractures et des écrasements liés à des coups portés », continue S. Guillaume.

 

Les photos sont parlantes et difficilement soutenables.

Soizic Guillaume, Procureure du Havre

Ces atrocités ont provoqué l’émoi au sein du département. « Nous avons pris contact avec la Chambre d’Agriculture pour faire en sorte que les propriétaires de chevaux soient informés, a informé aux médias le Colonel Pierre Egret, de la gendarmerie de Seine-Maritime. Mais aussi pour qu’ils prennent des mesures, à la fois de protection des animaux mais aussi de surveillance et de réflexes de prévenir la gendarmerie qui, elle-même, a accentué les patrouilles à proximité des lieux ».

Des traces de sang et des armes

Mais l’affaire a pris une autre tournure lors des derniers faits avérés. « L’enquête a pu évoluer favorablement car du sang humain a été retrouvé », a fait savoir Soizic Guillaume, laissant supposer que « l’auteur des faits s’est probablement blessé au moment des faits ». Par la suite, une analyse ADN – lancée en urgence – a pu identifier le suspect.

Lors d’une perquisition du véhicule de ce dernier, les gendarmes ont retrouvé « un cutter qui présentait des traces de sang séché, une massette présentant des traces rougeâtres, une clé à griffes, un enrouleur avec un ruban de clôture électrifiée et des vêtements qui présentaient aussi des traces rougeâtres », a listé la procureure lors de la conférence de presse. En plus de cela, un <s>monoculaire de nuit (sortes de jumelles)</s> et des biscuits pour chevaux ont également été saisis. Une trouvaille qui interroge puisque « le mis en cause n’a pas de lien particulier avec les équidés [hormis le fait que] sa petite amie possédait des chevaux », a souligné la magistrate. L’un des chevaux morts appartenait par ailleurs à cette dernière.

La Fondation 30 Millions d’Amis partie civile

Une première expertise psychiatrique a révélé une « probable altération au moment des faits » mais l’individu « ne présentait aucun trouble psychiatrique pouvant altérer ou abolir son discernement ». Une seconde expertise sera effectuée à distance des faits « dans le but d’éclairer le tribunal sur la personnalité du prévenu et son discernement », a poursuivi S. Guillaume.

 

L’individu ne présentait aucun trouble psychiatrique. 

Soizic Guillaume

Ayant été présenté au Parquet le 7 aout au soir, le prévenu sera jugé le 26 septembre prochain au tribunal judiciaire du Havre (76) en comparution à délai différé. La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce ces actes macabres et se constitue partie civile. Il comparaitra pour « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort de l’animal » ainsi que pour détention d’armes de catégorie D.

« La Fondation 30 Millions d’Amis a malheureusement déjà traité des situations de cette même ampleur concernant des chevaux volontairement blessés, menant à la condamnation des auteurs des faits, rappelle Me Eva Souplet, avocate pour la Fondation 30 Millions d’Amis. Ici, le mode opératoire est particulièrement cruel ». Le prévenu encourt cinq ans d’emprisonnement, 75.000 € d’amende ainsi qu’une interdiction définitive de détenir un animal.