L’association L214 dénonce les conditions d’abattage des animaux à l’abattoir public corse de Porto-Vecchio. Elle demande la fermeture immédiate de l’établissement et porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements.
La liste des anomalies est longue… Dans une enquête publiée ce jeudi 31 juillet 2025, L214 pointe les méthodes de mise à mort des animaux à l’abattoir public de Porto-Vecchio en Corse. Près de 6 000 bêtes provenant d’élevages sur l’île sont abattus chaque année dans cet établissement selon l’association. Ce qu’elle a constaté durant son enquête fait froid dans le dos.
« Saignés encore conscients »
En abattage conventionnel, « des vaches et des veaux sont suspendus et saignés encore conscients après des étourdissements ratés, signalent les lanceurs d’alerte. Ils reçoivent aussi de nombreux coups de bâton électrifié jusque dans le box de contention. » Ils ajoutent que celui des veaux « n’est pas adapté à leur gabarit », et que « la méthode employée est interdite : la plupart des veaux sont chargés 2 par 2 dans le piège ».
L214 précise également dans son communiqué qu’en abattage rituel (halal), des bovins « sont égorgés sans maintien de leur tête, sont suspendus ou relâchés du piège avant d’être inconscients et subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif ». Sans parler des porcelets, « étourdis sans contention suffisante » ou encore des chevreaux et moutons, montrant « des signes de conscience après la saignée ».
Des vétérinaires « complices des infractions »…
Des procédés qui enfreignent la réglementation, se produisant - d’après l’association - avec des services vétérinaires de la préfecture de Corse-du-Sud qui laissent faire. Dans l’enquête des lanceurs d’alerte, on peut entendre une vétérinaire affirmer au responsable de l’abattage : « Là on n’est pas du tout conforme aux exigences réglementaires », avant de poursuivre : « On va faire comme ça car je comprends qu’il y a une commande qu’il faut respecter mais c’est pas conforme à la réglementation ».
« Qui peut protéger les animaux des dérives des abattoirs lorsque les services censés faire respecter la réglementation sont complices des infractions ?, se désole Bérénice Riaux, chargée des enquêtes de L214. Ils choisissent de privilégier le business au respect de la réglementation. » Les lanceurs d’alerte précisent que cette enquête est la 7ème en abattoir en 12 mois, avec à chaque fois, des images montrant « des dysfonctionnements entraînant des souffrances supplémentaires pour les animaux ».
Une plainte déposée
L214 demande à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, un audit généralisé des abattoirs et la publication des rapports de contrôle de cet audit, « pour dresser un état des lieux complet afin de mener des actions correctives adaptées et efficaces ». L’association demande aussi la fermeture immédiate de l’abattoir de Porto-Vecchio au préfet de Corse-du-Sud et porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements.
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