Dans une nouvelle enquête, L214 dénonce l'absence de test d’inconscience réalisé avant la saignée avant la saignée des animaux dans un abattoir situé dans la Loire. / ©AdobeStock
Depuis le mois de janvier, l’association L214 a enquêté sur l’abattoir de Charlieu (Loire) avec, pour la première fois, des caméras placées au sol à l’entrée des box d’immobilisation pour filmer la réaction des animaux. Les images montrent des animaux égorgés encore conscients, et révèlent ainsi des infractions à la réglementation ainsi que de la maltraitance animale. Les lanceurs d’alerte ont porté plainte et demandent la fermeture immédiate de l'abattoir. Un appel relayé par la Fondation 30 Millions d'Amis.
Mise à jour (25/04) : Au lendemain de la diffusion d’une nouvelle enquête de L214 sur les conditions d’abattage des animaux de l’abattoir de Charlieu (42), la préfecture de la Loire n’a pas ordonné la fermeture de l’établissement, malgré la demande de l’ONG. L'association a porté plainte contre les services de l'Etat pour « manquements à sa mission de contrôle ». Le Comité National d'Ethique des Abattoirs (CNEA) - dont est membre la Fondation 30 Millions d’Amis - interpelle dans une lettre ouverte la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, et réclame des actions fortes et déterminantes pour la bientraitance des animaux.
La préfecture de la Loire a annoncé mercredi 23 avril 2025 qu'elle allait diligenter des investigations après le dépôt d'une plainte contre l'abattoir public de Charlieu (Loire) pour "cruauté envers les animaux" par l'association animaliste L214. les lanceurs d'alerte ont dénoncé mercredi 23 avril dans un communiqué des "conditions d'abattage déplorables des animaux" filmées par l'association dans cet abattoir, relevant de la "maltraitance animale" et de "graves non-conformités". La plainte de l'association pour "cruauté, sévices graves et mauvais traitements", a été enregistrée au tribunal de Roanne, près de Saint-Etienne, a confirmé ce dernier à l'AFP. "Les services de l'État dans la Loire diligenteront dans les prochains jours des investigations administratives approfondies", a déclaréde son côté la préfecture, exprimant sa "vive préoccupation" face aux éléments transmis par l'association.
Dans une série de vidéos immersives filmées entre "janvier et avril 2025" - consultées par l'AFP et 30millionsdamis.fr, L214 montre des animaux "égorgés conscients malgré l'étourdissement préalable" ou "frappés par des opérateurs" ainsi que des "moutons découpés encore vivants". L'association soutient que la viande produite dans cet abattoir est distribuée dans les circuits de distribution standard, bio et Label Rouge, et notamment servie dans des écoles et des crèches. "C'est le troisième abattoir de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui fait l'objet d'une enquête de L214 depuis le mois de novembre", affirme L214 qui demande "un audit de l'ensemble des abattoirs" de la région, ainsi que "la fermeture de l'abattoir de Charlieu".
Début février 2025 la préfecture de Région avait suspendu l'activité d'abattage de la société Secat, à Saint-Romain-de-Popey (Rhône), après une inspection ayant mis en évidence "des anomalies majeures en matière de protection animale". Un abattoir de Saint-Étienne-de-Cuines avait également été suspendu par la préfecture de Savoie à la suite d'une vidéo de L214 faisant apparaître des "constats de non-conformité". L214, qui entend réduire la maltraitance animale en faisant évoluer la réglementation, vise à terme la disparition de l'élevage, de la pêche et de l'abattage d'animaux au profit d'une alimentation entièrement végétale.
Selon le baromètre 2025 de la Fondation 30 Millions d’Amis mené par Ifop, 90 % des Français sont favorables à la vidéosurveillance dans tous les abattoirs de France.
Mais ce vendredi 25 avril 2025, les services de l’Etat dans la Loire ont annoncé à France 3 Auvergne Rhône-Alpes « prendre des mesures immédiates », ainsi que la suspension d’un salarié, mais sans envisager la fermeture de l’abattoir. « La préfecture choisit un bouc-émissaire qui portera la responsabilité de toutes les non-conformités : un salarié de l’abattoir. C'est l'activité de l'abattoir qui doit être suspendue ! », dénonce Bérénice Riaux, chargée des enquêtes pour L214 dans un nouveau communiqué. « Les services vétérinaires de la préfecture sont les premiers responsables », rappelle L214, qui a également porté plainte contre la préfecture de la Loire pour « manquements à sa mission de contrôle ».
En réaction aux déclarations de la préfecture, six ONG de protection animale membres du Comité National d'Ethique des Abattoirs (CNEAb), dont fait partie la Fondation 30 Millions d’Amis, interpellent la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, dans une lettre ouverte. « Ce scénario se répète invariablement depuis plusieurs années et les animaux subissent d’insupportables souffrances en raison de mauvaises pratiques qui perdurent dans les abattoirs français », soulève le collectif.
En témoigne les constats d’inspection nationale ordonnée en 2016 par le ministère : 80 % des abattoirs révélaient des non-conformités dans le traitement des animaux. Face à ces manquements, ces six ONG réclament aux services de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAl) des inspections « protection animale » renforcées dans l’ensemble des établissements d’abattage français. Elles demandent, une bonne fois pour toutes, des actions concrètes et immédiates.
(Avec AFP)
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