Le ministère chargé de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a dévoilé en avril 2025 les statistiques relatives au nombre d’animaux utilisés dans les laboratoires. À l’occasion de la journée mondiale des animaux dans les laboratoires (24/04), 30millionsdamis.fr revient sur les dernières données actualisées, révélant encore un trop grand nombre d’animaux – sauvages et domestiques – uniquement soumis à l’expérimentation animale.
2 millions. C’est le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques en France en 2023, selon la nouvelle enquête statistique publiée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Très attendus par la Fondation 30 Millions d’Amis, ces chiffres ont été dévoilés à seulement quelques jours de la journée mondiale des animaux dans les laboratoires (24/04), sans marquer de progrès significatif dans la réduction du nombre de spécimens utilisés pour la science. Car, si le ministère souligne une baisse de 3,8% par rapport aux données présentées en 2022, ces deux millions d’animaux utilisés en France représentent… un quart des animaux utilisés au sein de l’Union européenne ! Des données encore trop élevées et qui surprennent par leur stabilité au moment même où le développement de méthodes substitutives pourrait permettre la sortie du modèle animal.
Près de 3.500 primates impliqués
La Fondation 30 Millions d’Amis s’est penchée attentivement sur les données publiées par le ministère et les constats restent malheureusement similaires aux années précédentes. Une fois de plus, les souris représentent la majorité des utilisations en laboratoire (67,8%) avec plus de 1 387 000 individus (1 413 000 en 2022). Suivent en seconde position les lapins, avec plus de 178 000 spécimens expérimentés en 2023 (190 000 en 2022) puis les rats.
Extrait de l'enquête statistique 2023 du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Au total, la liste répertorie une trentaine d’espèces uniquement destinées aux laboratoires. Parmi eux, les données révèlent également l’utilisation de près de 3.500 primates non-humains (macaques, ouistitis, prosimiens …), « essentiellement nés en Afrique (Ile Maurice) (68 %) et en Asie (18 %) », indique l’enquête du ministère, contre 4 147 individus en 2022. « Les douleurs infligées à ces primates ne se limitent pas aux expériences en laboratoire. Elles débutent dès leur capture dans la nature dans un grand nombre d'entre eux, ou dès l'élevage d'origine, et lors de leur long transfert jusqu’aux laboratoires », explique Christophe Marie, Directeur des affaires nationales et européennes pour la Fondation 30 Millions d’Amis.
Les chiens de laboratoire en hausse
Pourtant, si le ministère communique d’entrée sur une baisse d’utilisation d’animaux, les chiens ne sont hélas pas concernés. Plus de 4 107 canidés ont servi à l’expérimentation en 2023, soit 146 de plus qu’en 2022. « Ces derniers proviennent principalement des élevages Marshall BioRessources en France, l’un à Mézilles (Yonne), l’autre à Gannat (Allier), ajoute Christophe Marie. Ces deux établissements élèvent des Golden retriever et des Beagles comme des outils de recherche, puisque uniquement destinés aux procédures expérimentales, classées en niveau de gravité dit sévère, ou mortel ».
Une nouvelle génération de chercheurs qui n’opposent plus science et conscience doit se former dès à présent.
C. Marie - Fondation 30 Millions d'Amis
Mais le meilleur ami de l’Homme n’est pas le seul animal de compagnie utilisé comme outil de recherche. Chats, hamsters, cochons d’Inde, furets, mais aussi chevaux, ânes… aucun n’est épargné ! « On ne doit pas se satisfaire de cette baisse insignifiante du nombre d’animaux utilisés dans des procédures expérimentales, rappelle le directeur des affaires nationales et européennes de la Fondation 30 Millions d’Amis. Il est urgent d’agir sur le financement de nouvelles méthodes scientifiques qui ne recourent pas à l’animal, mais aussi de reconnaître un droit d’objection de conscience. Une nouvelle génération de chercheurs qui n’opposent plus science et conscience doit se former dès à présent »
Des méthodes plus efficaces sans animaux
La Fondation 30 Millions d’Amis soutient le développement d’alternatives à l’expérimentation animale présenté en 2023 par la France, dans le cadre du plan d’investissement « France 2030 ». Parmi les budgets annoncés, l’État a décidé d’allouer 48,4 millions d’euros pour le programme « organes et organoïdes-sur-puces », une méthode révolutionnaire visant à faire avancer la médecine sans recourir à l’expérimentation animale. À ce titre, la Fondation 30 Millions d’Amis poursuit son action auprès des instances européennes en multipliant les échanges avec les eurodéputés.
Développées sur six ans, ces recherches devraient être lancées prochainement, néanmoins sans date clé pour l’instant. « Espérons que les récents engagements de la France à investir dans ces méthodes scientifiques entraînent une baisse significative du nombre d’animaux utilisés à des fins d’expérimentation », conclut Christophe Marie. Ces alternatives, essentielles pour épargner la vie de millions d’animaux, répondraient à une attente sociétale forte. Selon le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis réalisé conjointement avec l’Ifop, 86% des Français refusent toute expérimentation animale dès lors que des alternatives existent.
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