Le faucon crécerellette est une espèce migratoire menacée. / ©AdobeStock
Le tribunal de Montpellier (34) a reporté au 7 avril 2025 sa décision dans le dossier des éoliennes exploitées à Aumelas (Hérault) par EDF Renouvelables et qui sont accusées d'être responsables de la mort de centaines d'oiseaux protégés.
"Le délibéré est prorogé au 7 avril", a indiqué lundi 17 mars 2025 la présidente de la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire, sans plus de précisions.
L'association France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée (FNE-OccMed) avait introduit en 2022 une citation directe pour "destruction d'espèces protégées" visant EDF Renouvelables France et son PDG jusqu'en mars 2024, Bruno Bensasson, ainsi que neuf sociétés exploitant ce parc de 31 éoliennes implantées depuis une vingtaine d'années sur le Causse d'Aumelas, un plateau dominant la Méditerranée à l'ouest de Montpellier.
Lors de l'audience qui s'est tenue en décembre 2024, le parquet a réclamé 750.000 euros d'amende (dont 500.000 avec sursis) pour chacune de ces sociétés et six mois de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende (dont 100.000 avec sursis) contre M. Bensasson, ainsi qu'une suspension de l'activité du parc éolien. Selon FNE-OccMed, les éoliennes d'Aumelas ont causé la mort de 150 à 300 faucons crécerellettes, une espèce migratoire menacée de disparition.
Ces petits faucons, tout comme les busards cendrés et des chauves-souris, elles aussi espèces protégées, viennent régulièrement se fracasser sur les pales malgré les dispositifs d'effarouchement mis en place. "Impacts de faucons crécerellettes constatés sur le parc d'Aumelas: 4 à 5 par an, avec une tendance à la baisse constatée en 2024 (2 cas seulement)", a indiqué lundi à l'AFP un porte-parole d'EDF Renouvelables, en évoquant une croissance "exponentielle (+ 12% par an)" de leur population depuis l'année de mise en service du parc éolien d'Aumelas.
Dans un dossier similaire, le même tribunal de Montpellier doit rendre mercredi 19 mars 2025 sa décision sur le parc de sept éoliennes exploitées à Bernagues, toujours dans l'Hérault, par Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, doit répondre de la mort du mâle reproducteur d'un couple d'aigles royaux. Là encore, le parquet a réclamé d'importantes amendes.
Dans le cadre d'une autre procédure, intentée par des associations locales, la cour d'appel de Nîmes (30) avait ordonné le 7 décembre 2023 la démolition du parc de Bernagues et la remise en état des lieux pour défaut de permis de construire valide. ERL avait formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est toujours attendue.
(Avec AFP)
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