Des chasseurs se sont introduits vendredi 21 février 2025 sur le domaine privé de Luc Besson, dans l’Orne, pour abattre un cerf. L’animal a été tué à coups de dague. La Fondation 30 Millions d’Amis condamne cet acharnement et l’illégalité de cet acte. À la suite d’une plainte déposée par le cinéaste, elle se constitue partie civile.
Colère et indignation ! Vendredi 21 février 2025, la mère du cinéaste Luc Besson a filmé le massacre d’un cerf. Traqué par une meute de chiens, il était venu se réfugier au sein de leur propriété privée dans l’Orne, à proximité du massif de Saint-Evroult. Les images montrent l’animal abattu par deux chasseurs à coups de dague. Alors que la mère du réalisateur tente de les déloger, en vain, les deux hommes tiennent le cervidé par les cornes tout en l’achevant. « C’est un meurtre ! s’est indigné Luc Besson auprès de l’AFP. Cela s'est passé devant ma mère qui a 85 ans. L'animal n'était pas blessé, ils sont rentrés chez elle et ont achevé le cerf devant elle à coups de couteau. » « Le cerf était debout au départ, il n'était absolument pas blessé. Il s'est écroulé sous le poids des chiens », explique quant à Danièle Plane, la mère du cinéaste sur France 2.
Un acte « illégal »
« Il ne s'agit pas d'une battue administrative mais d'une action de chasse coordonnée à l'initiative de la société de chasse du massif de Saint-Evroult », a indiqué la préfecture de l’Orne à l’AFP, ce que démentent les chasseurs. « Selon la mère du réalisateur, ce cerf n’était pas blessé ! En l’occurrence, la loi n’autorise aucune mise à mort de l’animal pour le servir, et ne justifie en aucun cas l’intrusion dans une propriété privée. Il s’agit bien d’une violation de domicile », a réagi Me Xavier Bacquet, l’avocat de la Fondation 30 Millions d’Amis. Par ailleurs, si le cervidé n’est pas mort sur le coup lors de l’intervention des chasseurs, il s’agit alors d’un acte de cruauté. » Sur BFMTV, le cinéaste dénonce une « boucherie ».
De son côté, le président de la Fédération nationale de la chasse (FNC), tente de légitimer les faits en prétextant que l’animal était bel et bien en souffrance : « Vous devez savoir que ce cerf était blessé, mais pas par une balle de chasseur. Il semblerait que ce cerf ait été victime d’une collision il y a quelques temps, et que ses multiples traumatismes ne lui permettaient pas de fuir plus loin », s’est exprimé Willy Schraen sur Facebook, ajoutant que « l’animal était faible, et avait perdu du poids ».
La Fondation 30 Millions d’Amis partie civile
Pour Christophe Marie, Directeur des affaires nationales et européennes à la Fondation 30 Millions d’Amis, « le président de la FNC ne fait que soulever et accroitre l’indignation des citoyens face au sentiment d’impunité des chasseur ». Après les faits, la préfecture a qualifié cette intrusion d’ « irrégulière », soulignant qu’ « il y a bien eu abattage de l'animal malgré les protestations de la propriétaire des lieux. La préfecture n'encourage pas cette pratique et ne la tolère pas ».
La préfecture de l’Orne a communiqué sur l’ouverture par le parquet d’Argentan d’une enquête préliminaire confiée à l’Office français de la biodiversité (OFB) ainsi qu’à la gendarmerie. Le réalisateur a quant à lui porté plainte. La Fondation 30 Millions d’Amis appuiera la plainte déposée par Luc Besson et se constituera partie civile si l’affaire est traduite en justice.
En 2021, le cinéaste obtenait gain de cause face à la fédération départementale des chasseurs de l'Orne. Celle-ci reprochait au réalisateur d’avoir refusé en 2019 la chasse sur sa propriété, laissant proliférer les cerfs sur son domaine normand. Une réprobation contraire au droit de non-chasse approuvée par la Cour européenne des droits de l’homme [arrêt du 29 avril 1999].
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