Perte d’un ‘’copain’’, anxiété non traitée, changement de rythme dans la vie du maître… Les causes d’une dépression chez nos animaux de compagnie peuvent être nombreuses. Les vétérinaires Laetitia Barlerin et Bertrand Chefneux décryptent ce phénomène pour 30millionsdamis.fr.
Oui. Nos animaux de compagnie peuvent, eux aussi, être touchés par la dépression. Et pour éviter qu’elle ne s’aggrave, il faut tenter de l’identifier et de comprendre d’où elle vient. « Il y a deux types de dépression : une dépression aigüe à la suite d’un choc, la perte d’un maître, d’un autre animal, et la dépression chronique, qui peut faire suite à une anxiété non traitée, explique la vétérinaire et comportementaliste Laetitia Barlerin, jointe par 30millionsdamis.fr. Chez le vieux chien ou le vieux chat, ça peut être lié à des maladies sous-jacentes, des troubles cognitifs, des douleurs chroniques. »
Comment repérer les signes de la dépression ?
Si votre animal « n’a plus d’intérêt pour son environnement », « qu’il reste dans son coin », « qu’il ne joue plus, qu’il fuit le contact avec l’homme », », ce sont des signes qui doivent alerter. « S’il dort beaucoup », qu’il a « un appétit en baisse », il faut également s’interroger. « Les animaux en état dépressif vont se montrer plus rapidement irritables, ajoute de son côté le Dr vétérinaire Bertrand Chefneux, qui estime à 10 % ses consultations pour cause de dépression. Chez les chats, il y aura davantage d’agressivité, avec des miaulements plus forts. Du coté des chiens, ce sera de la destruction de territoire, de meubles… »
Autres signes apparents, les chiens auront tendance « à se gratter », « se lécher les pattes de manière compulsive », selon le spécialiste. Même chose pour les chats, et cela peut développer « des infections, des lésions cutanées », conséquence de griffures notamment. « Peut-être qu’au départ il y a une infection, mais souvent ce sont des signes de mal-être », constate le Dr Chefneux. Les félins peuvent aussi montrer des signaux de malpropreté, en urinant dans des endroits peu appropriés.
« Il semblait tout triste… »
En 2018, Cécile, habitante en région parisienne, a vu sa chatte, Leeloo, subir un vrai choc après la perte d’un autre chat de la maison, son frère Osiris, après 16 ans passés ensemble. Un état ressemblant fortement à une dépression aigüe. « Un mois après le décès d’Osiris, elle a fait un AVC, ce qui a entrainé une chute de son état. Elle tremblait, ses organes vitaux ont lâché, décrit Cécile à 30millionsdamis.fr. Et quelques mois plus tard, elle est partie. Le vétérinaire m’a dit qu’il était très probable que ce soit lié à la perte d’Osiris. »
Dans les Pyrénées-Orientales (66), Crystal a vu son chien Balto (7 ans) changer de comportement… le jour où elle a commencé à travailler dans la restauration en horaires décalées. « Même si rien n’avait changé, avec ses 3 balades quotidiennes par jour, avant j’étais quand même toute la journée avec lui, explique la jeune femme, contactée par 30millionsdamis.fr. Il semblait depuis tout triste, il dormait tout le temps, il se grattait, parfois jusqu’au sang, il avait des plaies, c’était horrible, je passais mon temps à le désinfecter. Il a commencé à perdre ses poils, une alopécie s’est déclenchée. »
Une souffrance psychologique
Face à cette situation et voyant l’état nerveux de son chien, Crystal décide d’aller consulter un vétérinaire au bout de quelques semaines. « Rien que dans sa posture, recroquevillé sur lui-même, le vétérinaire m’a directement dit que Balto vivait mal mon changement de situation professionnelle. Il a essayé de le faire jouer mais ça n’a pas fonctionné. » Des crèmes pour les plaies et une piqûre à base de cortisone pour calmer les nerfs de l’animal lui sont alors proposées.
« Je vois pas mal d’animaux stressés, qui sont soumis aux bruits, aux déménagements, décrit le Dr Chefneux. On va d’abord essayer de trouver la cause du problème en l’accompagnant avec des plantes par exemple. » « Malheureusement, les premiers traitements prescrits n’ont pas fonctionné sur Balto », se rappelle Crystal. Lors d’une deuxième consultation, le vétérinaire conclut alors à une dépression. Seconde prescription : des cachets à base de plantes. « La dépression, c’est très grave, c’est une souffrance psychologique », insiste la Dr Laetitia Barlerin, rappelant l’importance de prendre très au sérieux cette maladie, en utilisant des antidépresseurs s’il le faut. Malgré les cachets à base de plantes, l’état de Balto a continué de stagner, sans aucune amélioration.
Un nouveau compagnon comme « antidépresseur » ?
Lors d’une troisième visite chez le vétérinaire, les antidépresseurs arrivent dans la discussion, mais le professionnel de santé n’est pas vraiment pour, à cause des effets secondaires pouvant « plus embêter l’animal qu’autre chose », se rappelle Crystal. Une alternative s’avérera salvatrice : « Et si vous preniez un chat pour lui faire de la compagnie ? », propose le vétérinaire. « J’ai aimé l’idée. J’ai alors adopté un chaton, Gaïa, raconte-t-elle. Deux semaines après, mon chien ne se grattait plus, il s’occupait du chaton comme si c’était son bébé. Maintenant tout va bien, c’est elle son antidépresseur. »
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