Espèce introduite avant le XXe siècle, le cygne tuberculé, le plus commun d’Europe, voit sa population se réduire considérablement sur le lac d’Annecy. À tel point que la LPO de Haute-Savoie prédit la disparition définitive de ce palmipède sur cette zone touchée par le surtourisme. 30millionsdamis.fr revient sur les raisons de ce déclin.
Les chiffres ne cessent d’inquiéter. À Annecy, alors que la population de cygnes s’élevait à plus d’une centaine d’individus sur son lac dans les années 70, le dernier comptage de la LPO Haute-Savoie (74) n’en dénombre plus que 13. « Les effectifs baissent chaque année, confirme Didier Besson, président de la LPO Haute-Savoie joint par 30millionsdamis.fr. On en comptait 17 en 2023, et 22 l’année précédente ». Un déclin plus qu’alarmant, et qui pourrait s’accélérer autant pour le cygne tuberculé – le plus commun d’Europe- que pour d’autres oiseaux venant se réfugier sur le lac à toutes saisons.
Malheureusement, en se rapprochant des berges habitées, le cygne se retrouve victime des attaques de chiens non tenus en laisse. Et ce, en dépit des réglementations imposées par la municipalité d’Annecy. « La Ville impose de tenir les animaux domestiques en laisse face à ces possibilités et verbalisent en cas d’infractions », informe le cabinet du Maire d'Annecy à 30millionsdamis.fr. Mais malgré la signalisation, « les attaques mortelles sont nombreuses à cause du manque de respect des réglementations », déplore le président de la LPO Haute-Savoie. Rien que depuis le début de l’année 2024, 117 maîtres de chiens ont été verbalisés par les agents municipaux et la Police municipale, selon l’agglomération.
Impact du surtourisme
Pour protéger les cygnes et d’autres espèces avifaunes du lac, la ville d’Annecy a d’ores et déjà procédé au nettoyage des roselières, « zones humides reconnues et redevenues le lieu d’habitation de nombreux oiseaux dont le cygne », souligne-t-elle. L’agglomération a également confirmé une nouvelle opération similaire prévue « après la période estivale ». Une mesure essentielle pour mieux maintenir la population de cygnes tuberculés, animal emblématique du lac depuis son introduction au cours du XIXe siècle.
« Le cygne vient plutôt du continent indien, et s’est plu en France et en Europe, informe Didier Besson. Mais une réintroduction de l’espèce ne serait probablement pas efficace et les mêmes résultats se reproduiraient dix ans plus tard ». Car pour le président de la LPO Haute-Savoie, ce problème d’effectif s’explique aussi avec le surtourisme, très présent à Annecy. « Ces animaux ont besoin de tranquillité, mais le lac d’Annecy est devenu énormément prisé, et ces oiseaux trouvent refuge ailleurs », ajoute-t-il.
Une espèce qui, pourtant, se porte bien
Pour autant, le cygne tuberculé n’est pas « un grand migrateur », mais préfère au contraire les petits déplacements. Bien que l’espèce pourrait prochainement disparaître du lac d’Annecy, « le cygne se porte bien sur le reste de l’Hexagone, rassure D. Besson. On en trouve facilement sur les eaux du Rhône ou au lac du Bourget… mais son déclin alerte sur l’appauvrissement de la biodiversité sur le lac d’Annecy ».
Hormis le cygne, d’autres oiseaux comme le canard colvert, subissent un déclin de population important sur le lac d’Annecy. La raison pour laquelle la LPO tire encore une fois la sonnette d’alarme et appelle à « une politique de protection des espèces du lac ». Un appel relayé par la Fondation 30 Millions d’Amis.
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