Une association panafricaine de défense des animaux va déposer plainte jeudi devant la Cour de justice d'Afrique de l'Est, basée à Arusha, pour obtenir la suspension d'un projet de route controversé dans le parc du Serengeti en Tanzanie, a annoncé l'association mercredi.
NAIROBI, 8 déc 2010 (AFP) - Une association panafricaine de défense des animaux va déposer plainte jeudi devant la Cour de justice d'Afrique de l'Est, basée à Arusha, pour obtenir la suspension d'un projet de route controversé dans le parc du Serengeti en Tanzanie, a annoncé l'association mercredi.
Le Réseau africain pour la protection des animaux (ANAW), à l'origine de la plainte, entend obtenir de cette juridiction (une émanation de la Communauté d'Afrique de l'Est - EAC) qu'elle interdise aux autorités tanzaniennes de construire cette route bitumée, selon le communiqué de l'ANAW reçu par l'AFP à Nairobi. "Ce recours à la justice fait suite à la détermination du gouvernement de la République de Tanzanie à mettre en oeuvre ce projet tout en sachant qu'il est illégal et enfreint plusieurs provisions du traité" de la Communauté d'Afrique de l'Est, qui regroupe cinq pays dont la Tanzanie et le Kenya.
Le "Serengeti Highway", route bitumée à deux voies dont les travaux doivent débuter en 2011, relierait Musoma sur les rives du lac Victoria, dans le nord de la Tanzanie, à Arusha, en traversant sur 50 km le nord du Serengeti, le long de la frontière kényane. De nombreux scientifiques et environnementalistes contestent vivement ce projet qui, selon eux, est susceptible de menacer ou d'entraîner la disparition de la "Grande migration", unique au monde par sa taille. Chaque année quelque deux millions d'herbivores migrent du parc du Serengeti en Tanzanie vers le Masaï Mara au Kenya, les deux réserves formant un seul et même écosystème.
Mike Rainy, un scientifique installé au Kenya, détaillait récemment à l'AFP les risques induits par la route: collision de poids-lourds avec les animaux, introduction dans le parc de maladies animales, facilité d'accès et de fuite pour les braconniers. "Quand cela va arriver, 75% du système (migratoire) va se rétrécir pour finalement s'effondrer. Cela pourrait arriver très rapidement, entre deux et cinq ans", affirmait-il en octobre.Les autorités tanzaniennes, y compris le président Jakaya Kikwete, réélu le 31 octobre, affirment avoir déjà beaucoup oeuvrer pour l'environnement et soulignent la nécessité de désenclaver les deux régions isolées et sous-développées situées de part et d'autre du parc.
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