Autrefois disparu des Pyrénées françaises, le bouquetin a vu sa population fleurir grâce à une opération de réintroduction. Plus de 600 bouquetins peuplent aujourd'hui les parcs naturels régionaux du territoire.

Plus de 600 bouquetins peuplent les Pyrénées françaises et l'espèce se porte bien, dix ans après sa réintroduction, dans un territoire d'où il avait disparu depuis 1910, ont souligné mercredi 31 juillet 2024 la préfecture d'Occitanie et des responsables des parcs naturels locaux. "On n'avait pas de doute sur le fait qu'il se plaise dans les Pyrénées puisqu'il y a vécu 80.000 ans avant d'être exterminé mais cela prouve que les Pyrénées sont bel et bien son territoire originel", a affirmé à l'AFP Julien Canet, responsable du suivi du bouquetin au sein du Parc naturel régional (PNR) des Pyrénées ariégeoises.

Une réintroduction pleine de succès

C'est dans ce parc, à Ustou (Ariège) que le bouquetin ibérique, de son nom scientifique Capra pyrenaica, a été réintroduit en juillet 2014, après avoir disparu dans les Pyrénées françaises, victime de la chasse. Et cette réintroduction "constitue une des réussites majeures en matière de restauration de la biodiversité en France", a salué la préfecture d'Occitanie, dans un communiqué.

Pour 2023, côté français, il y avait au sein du Parc National des Pyrénées, 410 individus, et 240 pour le PNR des Pyrénées ariégeoises, ce qui porte à 650 le total recensé, a précisé Éric Sourp, chargé du programme bouquetins au sein du parc national où pour 2024, la population est déjà estimée à 500, avec de nombreuses naissances.

Un lien "paisible" entre les touristes et l'espèce

Cette réintroduction est notamment une réussite en raison de la surveillance sanitaire dont elle a fait l'objet, ont fait valoir les responsables du programme. Des précautions ont en effet été prises face au risque d'importation de maladies par les bouquetins venus d'Espagne, un enjeu essentiel, notamment en raison de l'"activité pastorale très forte" dans le parc national des Pyrénées et des possibilités de transmission de maladie entre animaux sauvages et domestiques. "La population se porte très, très bien d'un point de vue sanitaire", a souligné M. Sourp.

L'observation possible du bouquetin à une distance relativement courte (15-20 mètres) a par ailleurs "permis de développer auprès des habitants et des touristes un lien paisible et extrêmement positif avec un animal de la nature sauvage", a-t-il expliqué. Le bouquetin des Pyrénées qui se distingue de son cousin alpin par ses "cornes en forme de lyre" et un "pelage tricolore noir feu et blanc" a "un bel avenir devant lui", a souligné M. Canet.

(Avec AFP)