Les poissons issus de la famille des blennies, une espèce peu étudiée, jouent un rôle de nettoyeurs et recycleurs de la matière organique pour l'écosystème. ©Istock
Une étude parue dans la revue Science Advances appelle à un effort de documentation sur les poissons les plus menacés, afin de favoriser leur conservation. L'intérêt général autour de ces espèces n'est pas assez important, selon les chercheurs à l'initiative de cette étude, alors qu'elles contribuent au fonctionnement des récifs.
Les poissons de récifs les plus menacés sont aussi ceux qui reçoivent le moins d'intérêt du public, selon une étude publiée mercredi 17 juillet 2024, qui appelle à réorienter l'effort de recherche pour favoriser la conservation de ces espèces. Dans cette étude parue dans Science Advances, les chercheurs, issus d'instituts français, américain et australien, ont mesuré l'intérêt du grand public et de la recherche pour 2.408 espèces de poissons de récif marin, en analysant des bases de données de publications scientifiques ou des sites grand public (Wikipedia, Twitter, Flickr).
Outre l'aire de répartition, ce sont les poissons les plus esthétiques et ceux qui peuvent être élevés en aquarium qui suscitent le plus grand intérêt du public. Pour le monde de la recherche, c'est l'importance des espèces pour la pêche et pour l'aquaculture qui suscite le plus de publications. "La recherche scientifique est très orientée par la commercialisation. Ce sont les espèces les plus exploitées qui récoltent le plus d'effort de recherche", résume à l'AFP Nicolas Mouquet, chercheur en écologie au CNRS, coauteur de l'étude. En revanche, les espèces les plus menacées sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) reçoivent "une attention limitée en termes d'intérêt du public et d'efforts de recherche", selon l'étude, qui estime que des "actions urgentes sont nécessaires pour prioriser l'effort de recherche et attirer l'attention du public sur ces espèces menacées".
L'étude montre en outre que les espèces les plus menacées par le changement climatique reçoivent elles aussi peu d'attention."Avec cette approche de la nature, le risque est de créer des zoos planétaires, pas des écosystèmes fonctionnels", regrette M. Mouquet, qui plaide pour des "programmes de financement ambitieux sur des espèces non commerciales et peu emblématiques". Le chercheur prend notamment l'exemple des blennies et des gobidés, des familles de poissons peu étudiées, qui ont pourtant un rôle clé dans le fonctionnement des récifs, notamment comme nettoyeurs et recycleurs de la matière organique.
(Avec AFP)
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