Baptisé Callum, le cervidé était très populaire auprès des habitants et visiteurs des Highlands écossais. Mais sa santé s’est fortement dégradée en raison d’une trop grande quantité de nourriture ingurgitée, et a dû être euthanasié. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle à ne pas nourrir les animaux sauvages, au risque de mettre leur santé en péril.
Connu comme une « légende locale » dans les Highlands écossais, un cerf rouge a été euthanasié fin juin 2024 après avoir ingurgité de la nourriture, inappropriée et en trop grande quantité. Selon le quotidien Boss-Shire, le cervidé était particulièrement apprécié des randonneurs traversant la région : « Callum était un personnage bien connu pour les habitants et les touristes, souvent repéré dans le parking Beinn Eighe de Torridon. ». Sa mort a suscité une vive émotion sur la toile.
Torridon, en Ecosse
Viennoiseries, barres de céréales, snack…
Mangeant aux mains des visiteurs, ces derniers lui donnaient régulièrement des aliments inadaptés à la faune sauvage. « Selon les habitants de la région, des randonneurs lui ont donné des croissants, des Rice Krispies, des fruits et des barres de céréales », relève le média Independent. C’est cette malnutrition qui a entrainé d’importants soucis de santé.
Toujours selon la presse locale, le cervidé aurait perdu la plupart de ses dents, ainsi que la capacité même à se nourrir par lui-même. Habitué à être alimenté, le cerf devenait dépendant des humains l’hiver arrivé. Et ce, malgré la présence de panneaux interpellant les touristes : « Auparavant, des panneaux placés le long de la route de l'Écosse représentaient Callum avec un avertissement aux touristes : "Ne me nourrissez pas et ne vous approchez pas de moi ! », décrit le journal Independant. « Nourrir les animaux peut les rendre dépendants de l'homme, réduisant leur instinct de recherche de nourriture et leurs capacités de survie naturelles », alerte Faune Alfort, contacté par 30millionsdamis.fr.
La fin d’une « légende locale »
Malheureusement, les avertissements n’ont eu que peu d’effets, contraignant le National Trust for Scotland (NTS) – l’autorité écossaise responsable des aires protégées – à devoir abréger les souffrances de l’animal : « Nous avons la tristesse d'annoncer que, sur les conseils d'un vétérinaire, Callum, le cerf, que l'on trouvait souvent sur le parking de Torridon, a dû être euthanasié », a déclaré un porte-parole. Callum souffrait également d’arthrite – une usure du cartilage – et son pelage s’était détérioré. Le parc a estimé qu’il s’agissait de la solution « la plus douce » pour lui.
Des conséquences néfastes pour la faune sauvage
« Les aliments offerts par les humains peuvent causer des problèmes digestifs et même des maladies graves. »
Céline Grisot, directrice de Faune Alfort
L’histoire tragique de Callum pourrait devenir un exemple emblématique des comportements nuisibles à la faune sauvage. Car même animé de bonnes intentions, nourrir les animaux peut entraîner des conséquences irréversibles à leur égard : « Les animaux sauvages ont un régime alimentaire spécifique adapté à leurs besoins nutritionnels, explique Céline Grisot, directrice de Faune Alfort pour 30millionsdamis.fr. Les aliments offerts par les humains, souvent riches en sucre et en graisse, peuvent causer des problèmes digestifs, des carences nutritionnelles et même des maladies graves. » Cette dépendance peut également entraîner les animaux sauvages à s’approcher dangereusement des routes pour réclamer de la nourriture. Une alimentation inadaptée et régulière peut perturber l’équilibre écologique de l’animal et « favoriser aussi la transmission de maladie », en créant une concentration d’animaux au même endroit.
Seules quelques exceptions peuvent être salutaires : « L'Homme peut très ponctuellement donner un coup de pouce à la faune sauvage de manière responsable », souligne Céline Grisot. Par exemple, il est tout fait possible d’aider les oiseaux à se nourrir en hiver, en disposant des graines riches en hydrates de carbone et en graisse dans votre jardin dans un mangeoire , de préférence dans un endroit dégagé. « De même, en été, vous pouvez mettre à disposition des points d'eau pour les animaux, à condition de les nettoyer régulièrement pour éviter la propagation de maladies et les éloigner de dangers immédiats, tels que les routes ou les prédateurs », conclut Faune Alfort.
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