Les oiseaux juvéniles sont de sortie. Mais attention, un hibou ou une chouette au sol ne signifie pas que l’animal est abandonné. Nombreux pensent – à tort – que leur présence hors du nid nécessite une prise en charge. 30millionsdamis.fr fait le point sur les gestes à adopter, ou à éviter !
Promeneurs, restez prudents ! Jusqu’au milieu de l’été, chez certaines espèces d’oiseaux, les juvéniles commencent à s’aventurer hors du nid pour chasser et se nourrir. C’est le cas de quelques rapaces nocturnes que vous pouvez trouver à même le sol. Une situation qui peut intriguer... « En les trouvant seuls, les gens pensent que ces animaux sont abandonnés, mais ils ne le sont pas forcément », alerte Aurélie Gontier, directrice du centre de soins SOS Faune Sauvage. Pour savoir si l’oiseau est en danger, plusieurs facteurs sont à prendre en compte.
1. Observer avant d’agir
Un juvénile au sol n’est pas forcément orphelin. Au contraire, il est même très probable que ses parents se trouvent à proximité. Lors de leurs premiers jours de sortie, les juvéniles sont encore en phase d’émancipation. « C’est pourquoi il faut observer la situation de loin », préconise Aurélie Gontier à 30millionsdamis.fr.
Car il se peut que la petite chouette ou le jeune hibou soit simplement au repos « Si au cours de vos balades, vous les apercevez au pied d’un arbre, sachez qu’ils sont loin d’être abandonnés et sont simplement en train de dormir », informe la LPO sur leur site internet. À la nuit tombée, ces juvéniles émettent un cri pour appeler leurs parents pour se nourrir. « Les petits ne sont jamais vraiment abandonnés, sauf si les parents ont un problème », confirme la directrice du centre SOS Faune Sauvage. Au moindre doute, l’experte recommande de contacter un centre de soins et d’envoyer quelques photos permettant « d’identifier l’espèce et son âge ».
Jeunes chouettes hulottes au sol ©AdobeStock
Exception : la chouette effraie est la seule espèce à ne pas s’aventurer hors du nid au plus jeune âge. Au sol, elle est donc en danger. « Il faut repérer le nid afin de la replacer délicatement ou contacter le Réseau Faune Sauvage pour l’emmener vers le centre de soins le plus proche », informe la LPO.
2. En cas de doute, placer l’oiseau en hauteur
Si le juvénile est en bonne santé, il peut néanmoins être menacé par les bords de route ou la présence de prédateurs. « Si l’on a un doute, on peut placer l’oiseau en hauteur », souligne Aurélie Gontier. Vous pouvez par exemple cacher l’oiseau sur une branche, sur un muret, ou même dans des buissons, qui constituent des abris pour les nids.
Comment procéder ? Pas de panique, « le fait de le toucher n’entraînera pas de rejet des parents », rassure la LPO. Contrairement à d’autres animaux, les oiseaux présentent un odorat « quasi nul ». Vous pouvez donc le déplacer délicatement pour le mettre en sécurité. « Si vous êtes en randonnée, vous pouvez vérifier à votre retour si l’oiseau se porte bien », ajoute A. Gontier.
3. N’agir que si l’animal est blessé
Si, au contraire, l’animal est blessé ou en détresse, une prise en charge par un centre de soins s’impose. « Il faut le récupérer en veillant à recouvrir l’animal avec un tissu et le placer dans un contenant refermé et le laisser au calme », recommande l’experte.
Un grand nombre de chouettes se retrouvent impactées par la destruction de nids, lors de travaux de forêt, tels que des constructions de chantiers ou des tailles de haie. « Ces activités sont une catastrophe, on le dit tous les ans. Il y a urgence à vérifier la présence de nids et ne pas déranger la faune sauvage », continue la directrice du centre.
Pour la chouette effraie : si l’animal tombe du nid une fois, ne pas s’inquiéter et essayer de retrouver le nid pour la déposer. En revanche, si l’oiseau tombe une seconde fois, c’est un signe de détresse !
4. Les gestes à éviter
Méconnus, les rapaces nocturnes sont trop souvent déposés dans les centres de soins sans blessure apparente. Si l’oiseau se porte bien, « il est important de ne pas [le] déplacer », rappelle la LPO Pas-de-Calais. En l’éloignant de son environnement, l’animal a de fortes chances de perdre ses repères.
Evitez de nourrir l’individu. « Il y a une méconnaissance au niveau du régime alimentaire de la chouette. Les croquettes sont par exemple à proscrire ! ». Carnivores, les rapaces se nourrissent principalement de petits mammifères et d’insectes. « De plus, s’il n’a pas faim, il n’appellera pas ses parents le soir venu », alerte SOS Faune Sauvage.
Enfin, si vous rencontrez un animal en détresse, contactez un centre de soins. Celui-ci pourra vous aiguiller dans la démarche à suivre. « On ne s’improvise pas vétérinaire, sauf si le centre demande des manipulations. Il convient de rester extrêmement vigilent », avertit la directrice de SOS Faune sauvage. Depuis le mois de mai, l’association a recueilli plus d’une cinquantaine de chouettes « quasiment toutes juvéniles ».
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