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Protection

Les facteurs formés pour protéger la petite faune sauvage

Une fois leur formation terminée, les facteurs sensibilisent à leur tour les habitants lors des tournées, comme ici avec Anaïs, en Seine-et-Marne (77). /© Fondation 30 Millions d'Amis

Une cinquantaine de facteurs-ambassadeurs ont été sensibilisés par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sur les bons gestes à avoir pour venir en aide à la petite faune sauvage. La Fondation 30 Millions d’Amis a suivi Anaïs, factrice en Seine-et-Marne (77), durant sa tournée.

« Dans une situation comme ça, est-ce que vous intervenez ? » Les personnes présentes dans la salle réfléchissent quelques secondes à la question... Mercredi 5 juin 2024, dans les locaux parisiens du groupe La Poste, une cinquantaine de facteurs ambassadeurs* ont été sensibilisés à une initiation au secourisme animalier, en partenariat avec La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Le but : pouvoir venir en aide à la faune sauvage durant leurs tournées, en détectant les cavités pièges qui peuvent s’avérer mortelles (ex : des seaux d’eau pleins, trous dans lesquels les oiseaux peuvent se retrouver piégés, etc…).

Demander de l’aide, c’est déjà intervenir

 

« Les facteurs sont des ambassadeurs pour la biodiversité. »

A.-L. Dugué - LPO

C’est Anne-Laure Dugué, membre du Programme ‘’Faune en détresse’’ à la LPO, qui mène la formation ce jour-là. Au cours des presque trois heures d’échanges, quelques mises en situation pratiques sont exposées. Comme une photo montrant un hérisson qui semble coincé dans un grillage. Que faire ? « Moi j’interviens ! », lance tout de go l’un des facteurs. Un de ses collègues répond quant à lui qu’il « n’arrive pas vraiment à savoir si le hérisson est en détresse, ça dépend de l’angle de vue ». Une autre agente de La Poste précise qu’elle n’interviendra pas : « Je ne m’en sens pas capable, en revanche j’appelle la commune. »

« La difficulté est de savoir où et comment on intervient, confirme à 30 millionsdamis.fr Anne-Laure, la formatrice. Souvent, on a la fâcheuse tendance de tout de suite récupérer l’animal et de l’envoyer vers un centre de soins. Effectivement avant d’intervenir, c’est bien de regarder s’il bouge, voir s’il y a des signalements qui nous font dire qu’il est vraiment en difficulté. » Important : « Ne jamais aller contre soi. Si on ne sent pas, on n’y va pas, et effectivement on demande de l’aide. »

Être bien informés pour adopter le bon comportement

La formatrice multiplie les conseils aux facteurs dans l’hypothèse où ils feraient face à des animaux en détresse, comme des oiseaux blessés. « Vous mettez un tissu par-dessus, il va être dans le noir et vous allez pouvoir le récupérer, indique-t-elle aux agents de La Poste. À partir du moment où l’on met un animal dans l’obscurité, il se calme. Pour le hérisson de tout à l’heure, c’est pareil. »

« Cette formation est très utile. On pense savoir mais on n’a pas toutes les informations, confie Glenn, 30 ans, facteur en Guyane, interrogé par 30millionsdamis.fr. Là ça nous permet d’avoir plus de détails, de poser des questions, et d’avoir le bon comportement surtout. » De son côté, Anne-Laure souligne l’importance de ce type de formation et le poids que représentent les près de 60 000 facteurs en France pour la protection de la faune sauvage.

Sur le terrain, 30millionsdamis.fr a suivi Anaïs, factrice ambassadrice, pendant sa tournée en Seine-et-Marne, près de Fontainebleau (77), quelques jours après la formation. Au volant de sa petite camionnette jaune, elle sillonne les rues de son secteur pour déposer le courrier et discuter protection animale avec les habitants.

Le trou dans un mur, l’arrosoir rempli d’eau…

« Bonjour Madame, c’est La Poste ! », s’exclame-t-elle, en se présentant devant la barrière d’une maison. « Je n’ai pas de courrier pour vous aujourd’hui mais je voulais vous parler d’une chose : savez-vous ce que sont les cavités pièges ? ». L’habitante lui répond par la négative, d’un air intrigué. « Vous voyez par exemple votre arrosoir ? Il vaut mieux le mettre à l’envers ou alors glisser un bout de bois dedans pour que les petits animaux ne s’y noient pas. » « Ah d’accord, on leur met une petite échelle alors », sourit son interlocutrice.

Anaïs détecte toutes les cavités pièges, même sur les panneaux de circulation ! /© Fondation 30 Millions d'Amis

Au cours de sa tournée, Anaïs repère tout un tas de cavités pièges qu’elle signale aux habitants, comme « le trou dans [un] mur qui peut être problématique si un oiseau rentre dedans car il n’est pas sûr qu’il parvienne à en ressortir ». Sur l’espace public, les pièges sont aussi présents : « Vous voyez ce panneau de circulation, nous interpelle-t-elle, il y a un petit trou au-dessus dans lequel un oiseau peut tomber. C’est tellement étroit qu’il pourrait avoir du mal à s’en échapper. »

« Des petites choses auxquelles on ne pense pas »

Quelques mètres plus loin, une autre habitante arrose son jardin. Comme souvent, ses seaux sont entreposés remplis d’eau, « sans petite échelle ». La factrice la sensibilise aux bons gestes à adopter en lui glissant un dépliant explicatif : « N’hésitez pas à en parler à droite à gauche. Ce sont des petites choses auxquelles on ne pense pas mais qui peuvent être utiles. » Dans ce petit prospectus sont notifiés tous les types de pièges que l’on peut trouver, comme l’absence de grillage sur les chapeaux de cheminées dans de nombreuses maisons, pouvant entrainer des chutes d’oiseaux.

« Les gens qu’on a rencontrés ont été plutôt réceptifs, à l’écoute, analyse la jeune femme à la fin de son service. On ne se rend pas compte mais les cavités pièges, il y en a beaucoup, ça peut être un trou dans un petit poteau, un grillage entrouvert qui peut blesser un animal, un seau d’eau rempli sans évacuation, etc… » Avant de lancer un message positif pour l’avenir : « Grâce à nos 60 000 facteurs en France, je pense qu’on peut vraiment avoir un impact. On espère qu’avec cette action on sauvera le plus d’animaux possible. »

*Facteurs ambassadeurs : facteurs représentant La Poste dans des salons ou des événements.