Une opération de protection des nids fait son retour en cette saison de reproduction. La vigilance est de mise : certains oiseaux pondent dans le sable. Les explications de 30millionsdamis.fr.
« Attention, on marche sur des œufs ! » Cette phrase sonnant comme un avertissement est le nom d’une opération de protection animale. Le Conservatoire du littoral, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ou encore la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), ont lancé le jeudi 11 avril 2024, la 5ème édition de cette campagne de sensibilisation. Dans un but bien précis : avertir la population que des oiseaux migrateurs font des nids dans le sable, sur nos plages. Un appel à la vigilance est lancé pour préserver cette population et protéger les œufs.
L’opération dure durant toute la période de reproduction, du mois d’avril jusqu’à la mi-juillet. Ce dispositif concerne plusieurs oiseaux de mer comme les sternes, les huitriers et surtout les gravelots à collier interrompu. Ces derniers ont passé tout l’hiver en Afrique avant de venir sur nos côtes pour se reproduire. Ils construisent des nids très simples, directement en déplaçant parfois quelques galets et coquillages. Les œufs sont alors confondus avec l’environnement.
Les oiseaux construisent des nids très simples, directement en déplaçant parfois quelques galets et coquillages. Les œufs sont alors confondus avec l’environnement. /©Conservatoire du littoral
Pour contrer au mieux ce scénario catastrophe, les partenaires d’« Attention, on marche sur des œufs » se mobilisent sur plusieurs points. Premièrement, la LPO cartographie les zones à enjeux sur l’ensemble du littoral. Parmi les coins sensibles identifiés, on retrouve notamment la Bretagne, l’Île de Ré, l’Île d'Oléron, certaines grandes plages des Landes ou encore le bassin d’Arcachon.
Des sites surveillés
Ensuite, la mise en place d’un suivi et d’un plan d’actions de protection des nids jusqu’à l’envol des poussins (panneaux de signalisation, filets, etc…). Les usagers, tels les promeneurs, les sportifs ou les professionnels du tourisme sont sensibilisés sur le sujet. Enfin, les sites sont surveillés par des bénévoles, des agents des parcs et par la police de l’environnement (OFB).
Mises en place depuis 2020, ces mesures de protection montrent leur efficacité, selon les chiffres rapportés par les acteurs de l’opération. On peut notamment souligner un taux de reproduction de 86 % pour les nids protégés, contre seulement 30 % pour les autres. « On est à plus de 300 spots de nidification protégés depuis quatre ans en Bretagne, fait remarquer Stéphane Riallin, chargé de mission au Conservatoire du littoral et chef de file du dispositif pour la région Bretagne, contacté par 30millionsdamis.fr. Les endroits où il y a des enclos de protection et ceux où il n’y en a pas, c’est le jour et la nuit. Cette opération fonctionne bien. »
Des destructions volontaires déplorées
Même s’il se montre satisfait de ces résultats, le chargé de mission tient à rappeler que des actes de cruauté sont quelques fois repérés : « Encore ces jours-ci on a eu des destructions volontaires de couvées, de nids et d’œufs par des gens qui ne veulent pas partager la plage. C’est du délit, c’est inadmissible ! »
Pour rappel, la destruction ou la perturbation intentionnelle d’espèces protégées, ainsi que le ramassage ou la destruction d’œufs sont des délits, passibles de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. Autre point important, sur une portion croissante du littoral, les animaux de compagnie, et en particulier les chiens, sont dans l’obligation d’être tenus en laisse, voire interdits d’accès à certaines plages.
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