Le régime militaire birman a salué samedi via le journal d'Etat la capture d'un éléphant blanc, animal très rare qui nourrit de nombreuses superstitions, y voyant, à moins de deux mois d'élections controversées, le signe d'une "transition démocratique" réussie.

BANGKOK (Birmanie), 25 sept 2010 (AFP) - Le régime militaire birman a salué samedi via le journal d'Etat la capture d'un éléphant blanc, animal très rare qui nourrit de nombreuses superstitions, y voyant, à moins de deux mois d'élections controversées, le signe d'une "transition démocratique" réussie.

L'éléphant blanc capturé jeudi dans l'Etat du Rakhine (ouest) est le cinquième trouvé depuis 2001 et "une source de fierté nationale", a écrit le quotidien "New Light of Myanmar". L'animal, qui est en réalité rose-marron, a toujours été chéri en Birmanie, à majorité bouddhiste. Ses rares apparitions sont considérées comme le signe, notamment, de changements politiques importants. "Les gens discutent avec enthousiasme de ce bon augure qui coïncide avec la transition démocratique de la nation", écrit le journal qui parle aussi d'un "bon signe pour le succès des élections".

Il y voit également le signe que les gens "jouiront de la paix et la stabilité sous le nouveau gouvernement, comme ils en jouissent sous le gouvernement actuel". Le généralissime Than Shwe, chef de la junte, est régulièrement décrit par ses détracteurs et certains analystes comme étant sous forte influence de l'astrologie. La junte, au pouvoir depuis 1962, a fixé au 7 novembre des élections législatives, les premières depuis celles remportées haut la main en 1990 par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l'opposante Aung San Suu Kyi, toujours assignée à résidence. Ces élections ont été critiquées pour leur déficit démocratique, le parti du prix Nobel de la paix ayant notamment été dissous avant le scrutin.