Les visons d'une ferme d'élevage dans la région de Kaliningrad (ouest) ont été privés de nourriture par des employés qui entendaient ainsi protester contre des arriérés de paiement, a-t-on appris lundi auprès de la direction de l'entreprise.

MOSCOU, 20 sept 2010 (AFP) - Les visons d'une ferme d'élevage dans la région de Kaliningrad (ouest) ont été privés de nourriture par des employés qui entendaient ainsi protester contre des arriérés de paiement, a-t-on appris lundi auprès de la direction de l'entreprise.

Les salariés de la holding "Fourrures russes", qui compte quelque 300.000 visons élevés dans cinq fermes, "ont refusé jeudi de donner de la nourriture aux animaux pour protester contre les arriérés de salaires remontant au mois de décembre", a indiqué à l'AFP son vice-directeur, Grigori Issaïevitch. Indignés, plusieurs dizaines d'exploitants ont bloqué jeudi les hangars, afin d'empêcher la sortie du fourrage. Et le lendemain, la direction a remboursé une partie des arriérés de salaires pour le mois de juin, selon le responsable, à la grande satisfaction des animaux élevés pour leur fourrure recherchée.

Les visons étaient déjà nourris de façon irrégulière et incomplète depuis le mois d'août en raison des difficultés économiques traversées par l'entreprise à la suite de la crise financière.Ces dernières semaines, les animaux n'ont reçu que 30% ou 50% de leurs besoins quotidiens. "Certains jours, les visons sont restés sans nourriture", selon M. Issaïevitch. En août, "jusqu'à 500 animaux mouraient chaque jour à la ferme où les visons ont commencé à s'entre-dévorer, a indiqué Sergueï Babassiouk, chef-adjoint du département de l'agriculture à l'administration de la région Bagrationovski.

"C'est pire que dans un camp de concentration: les visons sont si exténués que cela fait de la peine de les voir", a avoué à l'AFP un technicien à la ferme de Mamonovo, contacté par téléphone.La holding "Fourrures russes" a dépecé l'an passé 370.000 visons.