Une ONG a recensé 1.800 cas de mammifères marins et de tortues ayant avalé ou s'étant retrouvés emmêlés dans des objets en plastique au large des côtes américaines depuis 2009. ©Brian Yurasits /unsplash
Lamantins intoxiqués, tortues étouffées, oiseaux asphyxiés... Le fléau de la pollution plastique concernerait – rien qu'au large des côtes américaines – plus de 900 espèces d'animaux marins, dont certaines protégées et en voie d'extinction, révèle une étude. 30millionsdamis.fr partage ce constat alarmant.
Un lamantin en Floride avait avalé tant de sacs plastiques qu'une boule de la taille d'un melon s'était formée dans son estomac, ainsi qu'une autre dans ses intestins. Le pauvre animal en est mort. Un bébé tortue, lui, avait ses fragiles intestins perforés par de multiples fragments plastiques de quelques millimètres.
Ces deux drames seraient emblématiques des quelque 1.800 cas de tortues et mammifères marins ayant avalé ou s'étant retrouvés emmêlés dans des objets en plastique au large des côtes américaines depuis 2009, selon un rapport de l'ONG américaine Oceana (19/11/2020) visant à décrire l'impact cumulé de la pollution plastique sur la faune marine aux Etats-Unis dans la dernière décennie... malgré la généralisation des gestes de recyclage.
Les objets les plus fréquemment ingérés par les animaux étaient, selon l'étude, les lignes de pêche, les emballages alimentaires, les sacs plastiques, les ballons et les bâches. Les liens en plastique et les ballons avec ficelles sont les "coupables" les plus fréquents d'emmêlement des animaux. Plus de 900 espèces, incluant oiseaux et poissons, seraient concernées par ce fléau, dont de très nombreuses protégées et en voie d'extinction, écrit Oceana.
Concernant les tortues et les mammifères, des lois obligent les agences publiques à enregistrer chaque incident observé dans des bases de données. Toutefois, ces informations n'étaient pas compilées, jusqu'à ce que l'ONG les interroge et comptabilise les incidents. "Il y a sans doute bien plus de cas qui n'ont pas été observés", confie à l'AFP l'autrice principale de l'étude, Kimberly Warner, scientifique chez Oceana.
L'ONG ambitionne que ce rapport, bien que non exhaustif, puisse servir de "catalyseur" pour changer le comportement des gens. Parmi les tortues ayant ingéré du plastique, 20 % étaient des bébés. "Juste après avoir brisé leur coquille, lors de leur premier voyage vers l'océan, elles mangent déjà du plastique qui se trouve sur nos plages", explique Mme Warner.
Parfois, le poids des objets dans lesquels ils sont coincés empêche les animaux de remonter à la surface pour respirer.
Kimberly Warner, Oceana
Quand les animaux meurent, c'est souvent des suites du blocage de leurs intestins, les empêchant de se nourrir. Dans d'autres cas, un anneau en plastique leur enserre le cou, les étouffant à mesure qu'ils grandissent. "Ils ne peuvent plus respirer [...] Et parfois, c'est le poids des objets dans lesquels ils sont coincés qui les empêche de remonter à la surface pour respirer", ajoute l'experte.
Les sources de pollution sont difficiles à comptabiliser, qu'il s'agisse de déchets légers s'envolant depuis les côtes, les plages et les décharges mal fermées, ou bien de déchets exportés par navire et dont une partie tombe en mer. La solution passerait, en amont, par une réduction de notre dépendance au plastique. "Les entreprises emballent tout sous plastique", se lamente la chercheuse. Réagissons !
Avec AFP
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