La dégradation des milieux naturels et le trafic illégal favorisent les contacts avec les espèces sauvages, et donc la transmission de pathogènes aux humains. ©Geran de Klerk /unsplash
Paris, 4 avr 2020 (AFP) - L'épidémie de coronavirus, soupçonné d'être né dans le monde animal avant de passer aux humains, constitue une alerte "sans précédent" de l'urgence de protéger la nature, plaide le directeur du Comité français de l'UICN, alors que plusieurs grands sommets sont reportés à 2021.
"L'épidémie mondiale du Covid-19 trouve son origine dans les pressions que nous exerçons sur la biodiversité", indique Sébastien Moncorps dans une tribune dans le Journal du dimanche (JDD).
Apparu dans un marché de Wuhan en Chine "mettant en contact des animaux sauvages, des animaux domestiques et la population humaine", le virus "est vraisemblablement issu d'une recombinaison virale impliquant plusieurs hôtes sauvages, parmi lesquels des chauves-souris et des pangolins".
Ce nouveau coronavirus "illustre les dangers de la surexploitation des espèces sauvages, considérée comme la 2ème grande cause de disparition de la biodiversité dans le monde, à la fois pour la survie des espèces elles-mêmes et pour les humains", met en garde Sébastien Moncorps.
"C'est une nouvelle alerte, ici sans précédent, sur le lien entre crise de la biodiversité et crise sanitaire", après d'autres épidémies (Ebola, SRAS, grippe aviaire) issues du monde animal, rappelle-t-il. "La dégradation des milieux naturels et le trafic illégal favorisent les contacts avec les espèces sauvages, et donc la transmission de pathogènes aux humains, et déstabilisent le fonctionnement des écosystèmes", explique-t-il encore.
"Il faudra tirer les conséquences de cette crise en intégrant pleinement ses liens avec la dégradation de la nature", plaide Sébastien Moncorps, pour qui "la mobilisation engagée pour la protection de la biodiversité en 2020 doit donc impérativement se poursuivre".
Le congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui devait se dérouler à Marseille du 11 au 15 juin, a été repoussé à janvier 2021. Il devait précéder la 15e réunion de la Convention de l'ONU sur la diversité biologique (COP15) qui doit servir à établir un plan mondial pour protéger et restaurer les écosystèmes, indispensables à l'humanité, d'ici 2050.
Initialement prévue en octobre à Kunming, en Chine, cette COP pourrait avoir finalement avoir lieu dans les quatre premiers mois de 2021.
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