Les autorités locales de la région d'Ayacucho, dans le sud du Pérou, s'inquiètent du braconnage accrû de vigognes, un petit camélidé des Andes de la famille du lama, dont 600 spécimens ont été abattus depuis le début de l'année, aux fins de trafic de leur fine toison.

LIMA, 8 avr 2010 (AFP) - Les autorités locales de la région d'Ayacucho, dans le sud du Pérou, s'inquiètent du braconnage accrû de vigognes, un petit camélidé des Andes de la famille du lama, dont 600 spécimens ont été abattus depuis le début de l'année, aux fins de trafic de leur fine toison.

Quelque 150 animaux, adultes et jeunes, ont été massacrés depuis le week-end par des braconniers armés qui se sont introduits dans un élevage de la communauté rurale d'Ocana, à 2.500 m d'altitude, a indiqué le président de la communauté Wilder Mitta, cité dans la presse jeudi. "Ces mêmes délinquants ont tué entre 160 et 180 vigognes début février dans la communauté voisine de Laramate", a indiqué Mitta. Il a demandé aux autorités provinciales la relance des milices paysannes d'autodéfense, actives dans les années 1980 contre les guérillas, pour affronter les braconniers.

Six cents vigognes ont été tuées depuis le début de l'année dans le secteur de Lucanas, à 800 km au sud-est de Lima, selon les autorités locales. Les spécialistes des camélidés au Pérou ont noté ces dernières années une forte augmentation du braconnage de vigognes avec plus de 2.000 animaux massacrés en quatre ans.

La fine fibre issue de leur toison, habituellement tondue par les éleveurs, peut se vendre près de 800 dollars le kilo sur le marché local, et atteindre 4.000 dollars à l'international, à destination de la confection de luxe

.La région d'Ayacucho abrite une grande partie des 140.000 vigognes du Pérou, où le petit mammifère (1 m environ au garrot) est une espèce protégée, dont la chasse est interdite. Par comparaison, le Pérou compte plus de 3 millions d'alpacas.