Les douanes de Guyane ont saisi cette semaine 44 grenouilles interdites d'exportation, à la fois colorées et toxiques en raison d'un venin contenu dans leur peau, très recherchées par les collectionneurs, a annoncé samedi l'ONCFS
PARIS, 3 avr 2010 (AFP) - Les douanes de Guyane ont saisi cette semaine 44 grenouilles interdites d'exportation, à la fois colorées et toxiques en raison d'un venin contenu dans leur peau, très recherchées par les collectionneurs, a annoncé samedi l'ONCFS.
Ces petits amphibiens à tête jaune (Dendrobates tinctorius), dont la taille peut varier de 3 à 7 cm étaient dissimulées dans des boîtes de pellicules photo cachées dans du linge sale, précise l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) dans un communiqué.
La saisie a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, mais le trafiquant, un citoyen allemand d'origine grecque, était surveillé depuis "quelques jours", selon l'Office. Ces grenouilles sont protégées par la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (CITES) et un arrêté ministériel français en interdit strictement l'exportation hors de Guyane.
Non seulement leur couleur attire les collectionneurs de nombreux pays, prêts à payer 400 euros et davantage pièce, mais en plus elles possèdent une "glande à venin interne à la toxicité plusieurs milliers de fois supérieure à celle de la cocaïne", selon l'ONCFS. "Ces molécules, encore peu étudiées aujourd'hui, sont convoitées par de
grands laboratoires pharmaceutiques notamment", et cette forme de piraterie "prend de l'ampleur depuis ces dernières années", insiste l'Office.
Présentes dans tout le bassin amazonien (Brésil, Venezuela, Colombie, Surinam, Colombie...), elles sont utilisées par certaines communautés amérindiennes pour la confection de poisons de chasse ou de guerre. En frottant de mucus de ces grenouilles la peau de jeunes perroquets, là où les plumes ont été précédemment arrachées, l'intoxication de l'épiderme provoque également une repousse de plumes normalement colorées et appréciées pour la confection de parures.
L'ONCFS rappelle que le trafic de faune sauvage se situe au troisième plan mondial, après celui des armes et des stupéfiants.La personne interpellée devait être jugée en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Cayenne.
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