Le secrétariat de la CITES recommande de rejeter la requête de la Tanzanie qui souhaitait pouvoir vendre un stock de 90 tonnes d'ivoire, arguant de l'absence de contrôle sur la présence d'ivoire illégal.
DOHA, 17 mars 2010 (AFP) - Le secrétariat de la CITES recommande de rejeter la requête de la Tanzanie qui souhaitait pouvoir vendre un stock de 90 tonnes d'ivoire, arguant de l'absence de contrôle sur la présence d'ivoire illégal. Dans son avis, dont l'AFP a obtenu copie mercredi, le secrétariat se dit "préoccupé" par la capacité des autorités tanzaniennes à lutter contre le trafic. "Les efforts de lutte contre le braconnage dans certaines régions du pays semblent inadéquats, les stocks d'ivoire ne peuvent être pleinement vérifiés et les contrôles sur le trafic d'ivoire transitant par la Tanzanie ne paraissent pas satisfaisants", estime-t-il.
Il "recommande" par conséquence aux Etats de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (CITES), réunis en conférence à Doha jusqu'au 25 mars, de ne pas autoriser cette vente d'ivoire, issu selon la Tanzanie de l'abattage légal et de la mortalité naturelle. En revanche, la CITES donne un avis favorable à la Zambie, qui souhaite mettre 21,6 tonnes d'ivoire légal sur le marché, observant que des "contrôles appropriés et efficaces sont en place" dans ce pays.
L'éléphant d'Afrique est inscrit à l'Annexe I de la CITES, qui signifie que cette population est menacée d'extinction et que tout commerce la concernant est prohibé, sauf dans quatre pays d'Afrique australe: Afrique du Sud, Zimbabwe, Botswana et Namibie. Arguant de la bonne santé de leurs populations d'éléphants, la Tanzanie et la Zambie ont demandé leur déclassement de l'Annexe I à l'Annexe II et la CITES recommande de les suivre sur ce point: "les critères biologiques d'inscription à l'Annexe I ne sont plus remplis", estime le secrétariat.
La dernière conférence de la CITES, en 2007, avait adopté un moratoire total sur les ventes d'ivoire jusqu'en 2018 que continue de défendre une coalition de 23 pays africains. Pour Céline Sissler-Bienvenu, experte éléphants du Fonds mondial pour la protection des animaux (IFAW), "l'avis du secrétariat est surprenant concernant la Zambie, dont de nombreuses preuves indiquent qu'il est impliqué dans certains trafics".
Selon IFAW, qui appelle à maintenir le moratoire, les éléphants de ces deux pays ont subi "un déclin important au cours des 30 dernières années et sont en train de récupérer d'un braconnage intensif dans les années 80".
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