La situation alimentaire de la plus grande colonie de manchots du Cap, une espèce en voie d'extinction, s'est beaucoup améliorée depuis la mise en place en janvier d'une aire marine protégée, selon une étude parue mercredi dans la revue Biology Letters.
PARIS, 9 fév 2010 (AFP) - La situation alimentaire de la plus grande colonie de manchots du Cap, une espèce en voie d'extinction, s'est beaucoup améliorée depuis la mise en place en janvier d'une aire marine protégée, selon une étude parue mercredi dans la revue Biology Letters.
La population de Spheniscus demersus, l'unique manchot africain, a diminué de 60% entre 2001 et 2009, à cause de la pêche à la sardine et à l'anchois, qui constituent leur principale nourriture.
Des chercheurs français ont étudié le comportement de recherche alimentaire de 91 oiseaux de l'île St Croix, dans la zone protégée, et à 50 km de là sur Bird Island, une île autour de laquelle la pêche est autorisée, rapporte dans un communiqué le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Sur la première colonie, la plus grande de toutes, les manchots ont "diminué leur temps de recherche alimentaire de 30%, réduisant ainsi leur dépense énergétique journalière de 40%", ont relevé les scientifiques.
Avant la mise en place de la zone interdite à la pêche, 75% des plongées des manchots avaient lieu à plus de 20 km de leur colonie. Trois mois après l'interdiction de la pêche, 70% d'entre eux se nourrissaient à moins de 20 km de chez eux.
"C'est de l'énergie qu'ils vont pouvoir investir dans la reproduction", a commenté à l'AFP David Grémillet, chercheur au Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS.
Il est en revanche trop tôt pour être sûr que les oiseaux se reproduiront davantage. "C'est quelque chose qu'on va étudier sur le long terme", a déclaré M. Grémillet.
Le comportement alimentaire est un indicateur rapide, alors que "si on a attend de connaître la croissance des poussins ou de la population des manchots dans leur ensemble, la réponse en terme de gestion risque de venir trop tard", souligne le chercheur.
Les prédateurs de ces oiseaux marins, principalement des otaries et des requins blancs, continuent pour leur part à patrouiller devant les colonies de reproduction des manchots, a ajouté M. Grémillet. La pêche des manchots est peut-être plus abondante, mais toujours aussi risquée.
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