Paris, 25 mai 2018 (AFP) - "Camouflage discordant"... Les belettes à fourrure blanche qui batifolaient jadis incognito dans les champs couverts de neige sont désormais la cible des prédateurs en raison du réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi.
La population d'une sous-espèce de la belette d'Europe (Mustela nivalis nivalis) viv
ant d
ans la forêt polonaise de Bialowieza a ainsi décliné de façon import
ante, le ch
angement climatique réduis
ant de moitié le nombre de jours où le sol est couvert de neige, explique cette étude parue d
ans la revue Scientific Reports.
La neige d
ans les régions en altitude disparaît près d'un mois plus tôt qu'il y a 50
ans, et bien av
ant que la fourrure de l'
animal longiligne ne reprenne sa couleur brun-roux ressembl
ant à la terre, l'expos
ant alors à la vue des renards, des rapaces, des loups et d'autres prédateurs. "
Le changement climatique va fortement influencer la mortalité de la Mustela nivalis en raison d'un camouflage discordant prolongé", expliquent les chercheurs dirigés par Kamal Atmeh, de l'université de Bordeaux.
Conserver le pelage bl
anc qui lui permettait de traverser un champ enneigé s
ans être repérée fait d'elle une cible qu
and la neige a fondu et "
pourrait conduire à l'extinction au niveau local" de cette sous-espèce bl
anche en hiver, poursuivent-ils.
La belette, originaire du C
anada et d'Eurasie, a été introduite d
ans d'autres parties du monde, par accident ou pour lutter contre des espèces considérées comme nuisibles. L'
animal bas sur pattes se nourrit en effet de petits rongeurs, en particulier de souris, ou de jeunes lapins. Seule la sous-espèce Mustela nivalis a évolué, d
ans les régions enneigées, en ch
ange
ant la couleur de sa fourrure en hiver qui perd ensuite sa bl
ancheur immaculée qu
and le printemps arrive. Mais le processus d'évolution qui a conduit à cette adaptation a pris des milliers, voire des dizaines de milliers d'
années, et ne peut pas être inversé en quelques décennies, soulignent les chercheurs. Si cette sous-espèce "
n'est pas capable de répondre au changement climatique en modifiant sa période de mue, elle va soit disparaître localement soit se déplacer", prédisent-ils.
Une de ses cousines, Mustela nivalis vulgaris au pelage brun pourrait alors prendre sa place. Pour vérifier leur hypothèse sur la nouvelle vulnérabilité de la belette bl
anche au début du printemps, les chercheurs ont placé de faux
animaux d
ans différents endroits. Le résultat est s
ans appel, selon eux : "
le camouflage est le facteur le plus important lié à la détection par un prédateur".
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