Des chercheurs strasbourgeois ont rendu leur liberté vendredi à une quarantaine de canards après plusieurs mois de bons et loyaux services dans leurs laboratoires, "une réhabilitation exemplaire et éthique" qui permet de leur éviter une euthanasie inutile et cruelle.
STRASBOURG, 13 nov 2009 (AFP) - Des chercheurs strasbourgeois ont rendu leur liberté vendredi à une quarantaine de canards après plusieurs mois de bons et loyaux services dans leurs laboratoires, "une réhabilitation exemplaire et éthique" qui permet de leur éviter une euthanasie inutile et cruelle.
"C'est un beau clap de fin pour une thèse", s'est félicité Jean Patrice Robin, chercheur au Département d'écologie, physiologie et éthologie (DEPE) de l'institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS - Université de Strasbourg) qui a participé à cette opération-pilote avec sa collègue Odile Petit.
Tous deux militent pour la réhabilitation des animaux de laboratoire auprès des unités de recherche, avec le soutien de l'association Groupement de réflexion et d'action pour l'animal (GRAAL).
L'opération s'est faite en deux temps vendredi : 23 fuligules morillons (sorte de canards) et sept colverts, tous volants, ont été relâchés dans la nature, dans une réserve du Rhin, avec le concours de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Après un vol de 20 mètres, correspondant aux dimensions de leur enclos, ils ont rejoint leurs congénères en barbotant dans l'eau, tout naturellement.
Un second lot de six femelles colvert non volantes a été confié à la garde d'une ferme éducative, où elles passeront leur retraite en partageant leur enclos avec deux belles oies.
"Ces six canes, provenant de deux centres d'élevage, nous avaient été livrées avec la +palette+ coupée, ce qui les empêche définitivement de voler et d'être relâchées dans la nature", a expliqué Odile Petit.
Tous ces canards en bonne santé ont participé à des protocoles étudiant le comportement des mères adoptives et des canetons adoptés, mais ils n'ont subi aucune modification génétique.
"Les règlements l'imposent: les animaux peuvent être relâchés s'ils ne souffrent pas et s'ils ne sont dangereux ni pour eux ni pour leur entourage", précise Mme Petit.
Elle estime que chaque année, plusieurs centaines d'animaux de laboratoire sains seraient relâchables après expérimentation (des milliers si on compte les rats et les souris), mais malheureusement, la plupart d'entre eux sont euthanasiés. Parmi eux, il y a des singes, des pythons, des oies, des rongeurs ou des chevaux.
"Tout laboratoire privé et public devrait financer la fin de vie des animaux utilisés pour l'expérimentation et leur trouver des sanctuaires, à l'exemple des Etats-Unis", affirme Odile Petit. "Il n'y a aucune raison expérimentale de les sacrifier".
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