Paris, 20 mars 2018 (AFP) - Les oiseaux vivant en milieu agricole disparaissent à une "vitesse vertigineuse" en France, avec des populations qui se sont en moyenne réduites d'un tiers en 15 ans, alertent mardi le CNRS et le Museum d'histoire naturelle.
Les populations viv
ant en milieu agricole cultivé ont nettement diminué et cette tend
ance s'est encore intensifiée en 2016 et 2017, montrent les relevés faits depuis 1989 par le "Suivi Temporel des Oiseaux Communs" (STOC), qui, au sein du Muséum, surveille aussi la situation d
ans les villes et les forêts. Pour le Muséum et le CNRS, ce déclin d
ans les campagnes "
atteint un niveau proche de la catastrophe écologique". "
On ne prend pas de grands risques en disant que les pratiques agricoles sont bien à l'origine de cette accélération du déclin", a dit à l'AFP Grégoire Loïs, directeur-adjoint de Viginature, qui chapeaute le STOC, car les oiseaux ne déclinent pas au même rythme d
ans d'autres milieux. "
Il y a un déclin léger sur le reste du territoire, mais rien à voir en termes d'amplitude" avec les zones agricoles, ajoute-t-il.
En zones agricoles, des espèces comme l'alouette des champs, la fauvette grisette ou le bru
ant ortol
an, ont perdu en moyenne un individu sur trois en quinze
ans. Une autre étude, menée par le CNRS depuis 1995 d
ans les Deux-Sèvres, sur 160 zones de 10 hectares d'une plaine céréalière typique des territoires agricoles fr
ançais, vient enfoncer le clou. Selon ces recherches, en 23
ans, toutes les espèces d'oiseaux de plaine ont vu leurs populations fondre : l'alouette a perdu plus d'un individu sur trois (-35 %), et la perdrix huit individus sur dix.
Toutes les espèces sont concernées, probablement du fait de "
l'effondrement des insectes", notent les deux institutions. Cette disparition massive est concomit
ante à l'intensification des pratiques agricoles ces 25 dernières
années, plus particulièrement depuis 2008-2009, période qui correspond entre autres à la fin des jachères imposées par la Politique agricole commune, à la flambée des cours du blé, à la reprise du sur-amendement au nitrate permett
ant d'avoir du blé sur-protéiné et à la généralisation des insecticides néonicotinoïdes, ajoute encore leur communiqué.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires