Bangkok, 6 juil 2017 (AFP) - Les éléphants, exploités en masse par l'industrie du tourisme en Thaïlande, vivent souvent dans des conditions "inacceptables", met en garde jeudi une ONG internationale ayant réalisé une étude inédite sur le sort des pachydermes en Asie.
Les chercheurs de World
Animal Protection (WAP) ont visité plus de 220 attractions montr
ant des éléph
ants à travers l'Asie, soit 90 % des entreprises du secteur selon l'ONG. Au terme d'une étude de deux
ans, leur rapport, publié jeudi, éclaire un secteur échapp
ant souvent aux régulations, avec au total les trois quarts des "
éléphants à touristes" qui vivent d
ans des conditions "
mauvaises voire inacceptables".
Sur les 2.923 éléph
ants recensés d
ans l'industrie du tourisme, 2.198 se trouvent en Thaïl
ande. Viennent ensuite l'Inde (617 éléph
ants), le Sri L
anka (166), le Népal (147), le Laos (59) et le Cambodge (36). Pour ce qui est de l'évaluation des conditions de vie, l'Inde et la Thaïl
ande sont les plus mauvais élèves en Asie, alors qu'un pays comme le Cambodge traite plutôt bien ses éléph
ants employés d
ans le secteur touristique.
"
Quand ils ne sont pas utilisés pour des promenades ou des spectacles, les éléphants sont enchaînés jour et nuit, le plus souvent avec une chaîne de moins de trois mètres de long", un constat fait à travers toute l'Asie, souligne le rapport. "
La nourriture qui leur est donnée n'est pas bonne, ils ont des soins vétérinaires limités et sont gardés souvent dans des endroits stressants, avec de la musique forte ou des groupes de touristes, sur un sol en ciment", conclut le rapport.
L'industrie des parcs à éléph
ants en Thaïl
ande s'est développée d
ans les
années 1990, après l'interdiction de l'exploitation des éléph
ants pour tr
ansporter des arbres d
ans le secteur forestier. Pour J
an Schmidt-Burbach, qui travaille pour WAP et est basé en Thaïl
ande, les touristes ont le pouvoir d'améliorer la vie de ces éléph
ants captifs en choisiss
ant des sites qui favorisent l'observation des
animaux. "
En règle générale, si vous pouvez étreindre, prendre un selfie ou monter sur un animal sauvage, c'est cruel et vous ne devriez pas le faire", explique-t-il à l'AFP.
L'ONG est particulièrement préoccupée par les cirques en Thaïl
ande, où les éléph
ants sont souvent vus en train de faire du tricycle, de marcher sur des haltères et même de jouer au basket. "
La formation nécessaire pour que les éléphants effectuent de telles prouesses est particulièrement cruelle et stressante", estiment les chercheurs.
Aujourd'hui, l'attraction est populaire auprès des dizaines de millions de touristes qui se rendent chaque
année en Thaïl
ande. Toutefois commencent à apparaître des parcs à éléph
ants alternatifs, ne propos
ant pas de balades à dos de pachydermes mais seulement de les observer.
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