Mexico, 16 mai 2017 (AFP) - Avec moins de 30 spécimens encore vivants, le marsouin du Pacifique, le plus petit cétacé du monde, qui vit dans les eaux du Mexique, pourrait disparaître en 2018 faute de mesures urgentes, a prévenu l'ONG WWF.
En moins de six
ans, cette espèce, Phocoena sinus dite "
vaquita marina" (vachette de mer), a vu sa population chuter de 90 %, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). En 2011, quelque 250 marsouins avaient été répertoriés, a souligné l'ONG en publi
ant un rapport sur le sujet lundi soir.
"
Si l'on ne fait rien aujourd'hui, la "vaquita" pourrait avoir disparu en 2018. La perdre reviendrait à perdre une part du Mexique", a estimé Maria José Vill
anueva, directrice scientifique et de la stratégie de WWF Mexique. Selon cette spécialiste, les filets dériv
ants utilisés par les pêcheurs d
ans le golfe de Californie (nord-ouest du Mexique), la zone d'habitat de cette espèce, sont la seule menace scientifiquement prouvée. Une fois attrapée, la "vaquita marina" meurt étouffée. Ces filets, qui peuvent atteindre les deux kilomètres de long, selon Mme Vill
anueva, sont utilisés par des contreb
andiers pêch
ant le totoaba, un poisson également en d
anger d'extinction dont la vessie natatoire se monnaie jusqu'à 20.000 dollars le kilo en Chine pour ses vertus présumées en matière de médecine et d'esthétique.
Consommée en soupe, la vessie séchée est supposée guérir toutes sortes de maladies, notamment l'arthrite, et permettrait de regonfler la peau grâce à son taux élevé de collagène.
En 2015, le président mexicain Enrique Peña Nieto a déployé la Marine pour stopper la pêche illégale, étendu la surface de la zone protégée et imposé une interdiction des filets dériv
ants sur 13.000 kilomètres carrés pend
ant deux
ans. Le Profepa (services mexicains de protection de l'environnement) et la Marine ont commencé l'
an dernier à utiliser des drones, mais les trafiqu
ants défient leur surveill
ance const
ante.
Le 4 avril, le gouvernement a
annoncé un pl
an d'urgence pour placer des "vaquitas" d
ans un refuge temporaire, avec l'aide d'org
anisations internationales de protection de l'environnement, un projet critiqué par des environnementalistes soulign
ant que l'
animal ne supporte pas la captivité. "
Nous voyons cela comme une mesure désespérée, c'est-à-dire que nous estimons qu'elle comporte des risques élevés car cela n'a jamais été fait", a fait valoir Jorge Rickards, directeur général par intérim de WWF Mexique.
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