Un militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a été tué jeudi par un hippopotame dans le Parc national des Virunga (est) lors d'une pêche clandestine.

KINSHASA, 12 sept 2009 (AFP) - Un militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a été tué jeudi par un hippopotame dans le Parc national des Virunga (est) lors d'une pêche clandestine, a-t-on appris samedi auprès d'une ONG locale de protection de l'environnement. "Le caporal Sebagendi a été tué par un hippopotame alors qu'il pratiquait avec cinq autres personnes la pêche sur le lac Edouard", pourtant interdite, a déclaré à l'AFP le responsable de l'ONG Innovation pour le développement et la protection de l'environnement (IDPE), Bantu Lukamba. "Ne sachant pas nager, il a été dévoré par l'hippopotame qui avait auparavant renversé leur pirogue", a-t-il ajouté, soulignant que c'est la première fois qu'un militaire est tué par un animal au parc. D'ordinaire, "ce sont eux (les militaires) qui tirent sur les animaux", a-t-il précisé.Le Parc des Virunga est frontalier avec l'Ouganda et comprend le lac Edouard. Des groupes armés, miliciens et soldats de l'armée congolaise, présents dans la région, y déciment des animaux notamment pour se nourrir, et abattent des arbres pour produire du charbon de bois. La pêche se pratique sur la baie, où sont concentrés les hippopotames.Les militaires, déployés dans les secteurs centre et est du parc, parrainent les braconniers, les trafiquants de charbons de bois et les pêcheurs clandestins en assurant leur sécurité, selon M. Bantu. D'après un décompte de l'IDPE, "au moins 18 animaux dont 7 éléphants, 4 hippopotames et un lion ont été tués" entre fin août et début septembre. Le lac Edouard abritait en 1980 la population la plus importante d'hippopotames dans le monde avec 27.000 individus. Il en reste actuellement moins de 300, avait indiqué en juin le directeur du parc, Emmanuel de Mérode. Créé en 1925, le Parc national des Virunga est classé au patrimoine mondial de l'Unesco et est l'un des plus anciens d'Afrique. Il abrite 200 gorilles des montagnes et une petite population de gorilles des plaines, une espèce particulièrement menacée d'extinction.