Dakar, 20 avr 2017 (AFP) - Six trafiquants présumés d'animaux ont été arrêtés depuis février en Guinée, où plusieurs espèces protégées ont été découvertes dans des "zoos illégaux", a indiqué jeudi à l'AFP une ONG environnementale ayant conduit les enquêtes en collaboration avec la police.
"
Sur quatre opérations menées en février, mars et avril, il y a eu six arrestations", a déclaré à l'AFP Charlotte Houpline, fondatrice et directrice de l'ONG de protection de l'environnement Wara Conservation Project en Guinée (Wara-Guinée). Les dernières arrestations remontent au 12 avril, lors de deux opérations menées simult
anément à Coyah, à l'est de Conakry, la capitale, et d
ans un village de la préfecture de Kindia (ouest). "
Il y a eu quatre personnes arrêtées, dont un colonel", a indiqué Mme Houpline, jointe par téléphone à Dakar.
Les trois autres personnes interpellées sont des employés de l'officier. Le militaire "
gérait un zoo privé illégal" et "
il gardait également beaucoup d'animaux chez lui, à environ 100 km du zoo", a dit Mme Houpline. Les deux opérations ont impliqué des agents d'Interpol en Guinée, des Eaux et Forêts, de la brigade de répression du b
anditisme en plus des personnels de Wara-Guinée et du réseau Eagle regroup
ant une dizaines d'ONG en faveur de l'application de la loi pour la protection de la faune, selon un communiqué de l'ONG. Elles ont permis de secourir plusieurs
animaux, selon le texte : au zoo cl
andestin, "
quatre chimpanzés adultes et jeunes, neuf crocodiles, une mangouste, une civette", sept tortues de trois espèces différentes et deux grues couronnées" ; au domicile du militaire, "un serval, un babouin, une grue couronnée, deux vautours et des perroquets".
Selon la même source, la plupart des
animaux ont été relâchés d
ans un parc national, notamment les crocodiles, les tortues, la m
angouste. Les gr
ands singes ont été envoyés au s
anctuaire du Centre de conservation pour chimp
anzés (CCC) en Guinée, créé en 1997, qui les préparera à un retour à la vie sauvage.
Deux autres import
ants trafiqu
ants supposés, un père et son fils, ont été arrêtés lors de deux opérations en février et en mars, selon Mme Houpline et des communiqués de Wara-Guinée. En février, le père, Abdourahm
ane Sidibé, a été appréhendé à Conakry après "
cinq ans de recherche", dont un sous le coup d'un m
andat d'arrêt international, après avoir fréquemment voyagé entre la Côte d'Ivoire, "
et plusieurs pays africains, arabes et asiatiques".
En mars, le fils, Abdoul Salam Sidibé, a aussi été arrêté à Conakry après des
années passées à brouiller ses pistes entre le Gh
ana, le Burkina Faso et le Mali. Les deux hommes avaient été condamnés par contumace en août 2015 à cinq
ans de prison en même temps qu'un complice présumé qui fut responsable national de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). Selon Wara-Guinée, Abdourahm
ane Sidibé était à la tête d'un réseau de trafiqu
ants considéré "
comme un des plus importants dans le commerce international d'animaux vivant sur le continent africain", avec "
30 ans" d
ans le trafic d'
animaux.
Depuis 2012, "
environ 150 trafiquants d'animaux et braconniers (présumés) ont été arrêtés en Guinée" grâce aux actions de Wara et de ses partenaires, a affirmé Charlotte Houpline, estim
ant que ce pays ouest-africain était devenu "
en quelque sorte un leader en Afrique" d
ans le domaine. Les récentes arrestations "
marquent une victoire dans la lutte contre la corruption et l'impunité des trafiquants, ils ont maintenant tous peur d'être arrêtés. C'est positif, mais c'est une bataille de longue haleine parce que certains se délocalisent", a-t-elle dit.
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