Vesoul, 7 oct 2016 (AFP) - De 4 à 9 mois de prison avec sursis ont été requis vendredi à Vesoul à l'encontre de l'ancien directeur de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône, du responsable technique et de trois apprentis, accusés d'avoir exécuté plus d'une centaine d'animaux protégés.
Les trois apprentis, qui ont tous avoué avoir tué plus d'une centaine de
chats sauvages et de rapaces protégés entre octobre 2010 et juillet 2013, "ont obéi aux ordres, ils les ont dénoncés, mais ils sont responsables d'avoir obéi à un ordre illégitime", a expliqué le procureur, Gabi Bouyssou en plaidant 4 mois avec sursis pour chacun d'entre eux. Pour le responsable technique de la réserve de Noroy-le-Bourg, gérée par la Fédération départementale des chasseurs de Haute-Saône, qui a "répercuté les ordres avec un zèle certain", le ministère public a demandé 6 mois de prison avec sursis.
Quant à l'ex-directeur de la fédération, accusé d'avoir demandé d'abattre ces espèces protégées, le magistrat a enjoint le tribunal à le condamner à 9 mois de prison avec sursis. Mille euros d'amende ont par ailleurs été demandés contre un technicien de la réserve. Le tribunal correctionnel de Vesoul rendra sa décision le 1er décembre. Le procureur n'a en revanche rien requis à l'encontre de l'ancien président de la fédération, lui aussi poursuivi pour avoir donné l'ordre de tuer les animaux, dont l'avocat a demandé la relaxe "en l'absence de preuves".
"Beaucoup d'éléments prouvent pourtant que (le président) était l'un des instigateurs de ce qui se passait à la fédération", a plaidé l'avocate de l'un des apprentis, Me Caroline Lavallée. Les conseils des trois apprentis - âgés de 22 à 25 ans -ont demandé la relaxe, faisant valoir que leurs clients av
aient obéi aux ordres de la direction qui souhaitait voir proliférer le gibier dans la réserve cynégétique, quitte à tuer tous les prédateurs, même protégés.Comme l'ex-directeur, l'ancien président a toujours réfuté ces accusations. Les deux hommes affirment qu'ils n'ét
aient pas au courant des dérives à l'oeuvre dans la réserve, un terrain de 56 hectares destiné à favoriser la prolifération du petit gibier comme les lapins ou les faisans.
Les apprentis "av
aient leur indépendance de jugement, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire", a soutenu Me Catherine Bertholde, conseil de l'ex-directeur. D'après un apprenti qui a dénoncé ces agissements en juillet 2013, la destruction des animaux était "organisée" et "rémunérée". Les apprentis tir
aient les
chats sauvages et autre rapaces - autour des palombes, éperviers, buses, chouettes - avec un fusil, les bless
aient mortellement ou les empoisonn
aient. Puis ils dev
aient arracher la queue des animaux pour percevoir une rémunération baptisée "prime de queue".
Une quinzaine d'associations de protection de la nature, ainsi que la Fédération de chasse de Haute-Saône, se sont portées partie civile.
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