Limoges, 29 juil 2016 (AFP) - La justice a suspendu vendredi l'exploitation d'un centre d'engraissement bovin en Creuse, donnant raison aux opposants à cette "Ferme des mille veaux", qui considèrent que l'autorisation d'exploiter est "caduque", car le délai imparti de 3 ans est dépassé.
D
ans un jugement vendredi, au lendemain de l'audience, le tribunal administratif de Limoges, saisi en référé par le collectif le L-PEA (Lumière sur les Pratiques d'Elevage et d'Abattage), "
a enjoint au préfet de la Creuse de constater la caducité" d'un arrêté du 8 j
anvier 2013 qui donnait autorisation d'exploitation du centre à Saint-Martial-le-Vieux à la SAS Alli
ance Millevaches. Cette exploitation devait intervenir sous trois
ans. Passée la date du 9 j
anvier 2016, le collectif le L-PEA avait donc d'abord dem
andé lui-même au préfet de "
constater" cette caducité. Une dem
ande restée s
ans suite, ce qui équivaut à une "
décision implicite de rejet", que le tribunal a "
suspendue" vendredi.
Le ch
antier du centre d'engraissement se poursuivait en parallèle ces derniers mois et de premiers veaux y sont arrivés ces derniers jours, au moins dix, selon L-PEA, qui a fait constaté leur présence par huissier.
L'Atelier d'engraissement bovin collectif de Saint-Martial est un projet limousin porté depuis plusieurs
années par une cinqu
antaine d'éleveurs de Creuse et Corrèze, soutenu par les chambres d'agriculture et la communauté des communes locales. Il a déjà reçu plusieurs subventions de l'Etat (au titre notamment de reconversion d'un
ancien site militaire) et des collectivités locales : fin 2015, encore 325.000 euros de l'ex-Région Limousin, pour une unité de méth
anisation atten
ante au centre d'engraissement. D'une capacité de 1.000 places, il doit accueillir des broutards, veaux de 8-9 mois, engraissés sur place plusieurs mois av
ant abattage.
Le tribunal a enjoint au préfet de constater la caducité de l'arrêté (autoris
ant l'exploitation) "
jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la requête en annulation" de cet arrêté. Un recours en
annulation de l'arrêté été déposé début juillet par les oppos
ants. Le tribunal pourrait statuer sur le fond d'ici quelques mois à un
an et demi, délai pend
ant lequel le centre ne pourra donc être exploité, et les quelques veaux qui s'y trouvent devront être retirés, affirme L-PEA. Le collectif a salué une "
première victoire" contre la ferme-usine, "
un projet d'élevage intensif (...) qui ne correspond plus aux besoins de la société". Contactée par l'AFP, la préfecture n'était pas en mesure vendredi soir de communiquer sur un éventuel appel.
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