Strasbourg, 28 juin 2016 (AFP) - "Mission accomplie" : la principale association qui œuvrait depuis des décennies pour la sauvegarde et la réintroduction de la cigogne en Alsace vient de s'auto-dissoudre, convaincue que le volatile emblématique, désormais bien installé dans la région, n'a plus vraiment besoin d'aide.
Lors d'une assemblée générale qui s'est tenue lundi à Colmar, l'association pour la protection et la réintroduction des cigognes en Alsace Lorraine (Aprecial), créée en 1983 alors que la région ne comptait plus qu'une trentaine de couples reproducteurs, a été dissoute.
Quelque 800 couples sont recensés aujourd'hui en Alsace (soit un tiers du total en France). "
La mission a été accomplie, car il y a aujourd'hui largement de quoi occuper l'ensemble des clochers d'Alsace !", a dit mardi à l'AFP Michel Habig, le dernier président de l'association, par ailleurs membre du Conseil départemental du Haut-Rhin, une collectivité qui apportait plus de la moitié du budget de l'Aprecial.
L'échassier, qui a frôlé l'extinction en France dans les années 1970, a longtemps été victime d'un taux de mortalité très élevé pendant sa migration hivernale vers le Sud. Parmi les principales causes : les sécheresses sahéliennes, mais aussi la chasse et les lignes de haute tension tout au long du périple vers l'Afrique.
L'Aprecial a coordonné l'activité de plusieurs enclos de réintroduction alsaciens. Leur méthode : retenir pendant trois ans de jeunes cigognes en captivité, pour supprimer leur instinct migrateur, avant de les relâcher pour recoloniser les villages. Ces couples devenus sédentaires donnent naissance à des jeunes qui, eux, migrent. La méthode a fait ses preuves et des centaines de cigognes ont ainsi été réintroduites dans la nature ces trente dernières années. L'association a aussi beaucoup oeuvré avec EDF et ERDF pour sécuriser les installations électriques, mais aussi avec les sapeurs-pompiers pour leur apprendre à "sauver" les nids qui menaçaient de tomber des clochers. "
La cigogne doit désormais vivre avec nous, les humains, sans pour autant être dépendante", résume Gérard Wey, directeur de l'association, qui prend sa retraite. Les oiseaux à long bec conserveront toutefois un de leurs anges gardiens: un technicien, jusqu'à présent salarié de l'Aprecial, continuera son activité pour le compte du conseil départemental. Il pourra ainsi encore baguer les cigogneaux, ce qui permettra de suivre leurs déplacements et de continuer à recenser la population.
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