Paris, 11 mai 2016 (AFP) - L'Ile-de-France a perdu en une dizaine d'années 21 % de ses oiseaux et 8 % de ses espèces de papillons, un déclin particulièrement marqué en milieu agricole, souligne un rapport de Natureparif.
Les zones agricoles enregistrent 30 % d'oiseaux en moins entre 2002 et 2014, et une diversité de pl
antes et de papillons en recul de 20 % et 18 %, selon ce rapport, dont la publication intervient au moment où les sénateurs étudient le projet de loi de "reconquête de la biodiversité".
Ces données (sur les espèces et l'abond
ance des individus) sont issues notamment d'observations menées par des volontaires d
ans le cadre du programme Vigie-Nature du Muséum national d'Histoire naturelle.
En Ile-de-Fr
ance, la perte de biodiversité tient notamment à la "
banalisation" des paysages agricoles : moins de haies, de bosquets, des parcelles plus gr
andes, avec des cultures homogènes... Là, les espèces spécialistes se trouvent remplacées par des "
généralistes", c'est-à-dire capables d'évoluer d
ans plusieurs milieux. Le défi est de rediversifier ces milieux, avec des aménagements offr
ant ressources et refuges, explique l'agence régionale chargée d'étudier et préserver la nature. En ville, le constat est "
plus nuancé". Les pl
antes pouss
ant sur les trottoirs, au pied des arbres ou sur les murs ont augmenté de plus de 90 % en 7
ans seulement. Car bien moins arrosées de pesticides, et mieux acceptées par les citadins."
Mais c'est insuffisant pour avoir des répercussions sur l'ensemble de la biodiversité", ajoute la bot
aniste Audrey Muratet, auteur du rapport, d
ans un entretien à l'AFP.
Ainsi, en ville, la population d'oiseaux et de papillons a chuté de plus de 20 % d
ans les parcs et jardins en 10
ans. En cause : la fragmentation des espaces, qui fait qu'essentiellement les papillons les plus gros survivent, l'usage de pesticides par les jardiniers, et pour les oiseaux, la raréfaction des insectes à la source de leur alimentation. La population d'hirondelles de fenêtre s'est ainsi réduite de 60 % en dix
ans.
En forêt, en rev
anche, la biodiversité est en "
relative bonne santé", du fait des politiques foncières vis
ant à conserver de gr
ands massifs forestiers.
Ces tend
ances sont plus prononcées encore que d
ans le reste de la Fr
ance, où l'on observe par exemple une perte d'oiseaux de 10 %, souligne Mme Muratet. Natureparif souligne "
l'importance de changer notre rapport à la biodiversité et nos pratiques, tant au niveau privé qu'au niveau des politiques publiques". Par exemple, si le jardinier laisse un petit coin de nature d
ans son carré (un peu de lierre, d'orties, de ronces...), "
la diversité en papillons va de suite croître", relève la bot
aniste.
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