Amiens, 16 mars 2016 (AFP) - Deux associations ont demandé en référé, mercredi devant le tribunal de grande instance d'Amiens, qu'un expert indépendant inspecte la ferme des "1.000 vaches" près d'Abbeville (Somme), dont l'extension de 500 à 880 vaches laitières a été vue favorablement par une enquête publique fin février.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 30 mars. La demande de "L214 Ethique et animaux" - sur le devant de la scène fin février lorsqu'elle a révélé des maltraitances animales dans un abattoir du Gard - et "Ecologie sans frontières" s'inscrit dans la contestation de longue date, par certaines associations, des conditions sanitaires et de bien-être du bétail dans la ferme. Selon les deux associations, les animaux "
sont confinés dans un espace réduit, sans accès aux pâturages alors que nombre d'études scientifiques soulignent les risques encourus par les bovins dans ces conditions d'élevage". Elles font état de "
nombreuses plaintes" non suivies d'effets "
déposées depuis plusieurs mois pour dénoncer (des) infractions aux dispositions du code rural et du code pénal".
"
Il n'y a aucune légitimité à cette mesure d'expertise qui sous-entend que les services vétérinaires de l'Etat ne font pas leur travail ou le feraient sur commande de je ne sais qui", a plaidé à l'audience Pierre-Etienne Bodart, l'avocat de la SCEA Côte de la Justice (société civile d'exploitation agricole gérant la ferme, qui appartient à l'entrepreneur en BTP Michel Ramery). "
Nous avons eu à rendre compte du dépassement du nombre de vaches. Cela montre bien que quand l'administration entend taper du poing sur la table, elle le fait. Jamais elle ne nous a fait une observation sur le bien-être animal ou l'accueil des bêtes", a-t-il dit.L'enquête publique sur l'extension de 500 à 880 vaches laitières de la ferme dite des "Mille vaches", située à Drucat (Somme), s'est soldée le 23 février par un avis favorable, mais seulement consultatif, rendu par une commission ad hoc de trois personnes.
L'avocate des deux associations, Me Sylvie Topaloff, a néanmoins réclamé plus de transparence : "
Après 18 mois d'exploitation, nous ne demandons qu'à vérifier, via un expert compétent et indépendant, comment les vaches supportent le traitement qui leur est infligé. Nous craignons que ce type d'élevage ne se multiplie, il faut savoir comment ça se passe", a-t-elle dit. Des militants de l'association Novissen, hostile de longue date à la ferme, étaient présents dans la salle d'audience.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires