En France ou en Espagne, plusieurs personnes ont souhaité profiter de la crise sanitaire pour acquérir un chien le temps du confinement. /©Adobe Stock
À Annecy (Haute-Savoie), des personnes ont souhaité "emprunter" un chien dans un refuge pour tenter de contourner le confinement durant la crise sanitaire du Covid-19 (23/03/2020). En Espagne, des dizaines d'annonces de location de chiens « pour prendre l'air » ont fleuri sur le net. Comme en France, les promenades d'animaux représentent l'une des rares permissions de sortir. 30millionsdamis.fr condamne ces agissements et rappelle qu'un animal n'est pas un objet, mais un être vivant et sensible.
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Note : 0« Est-ce que je peux emprunter un chien ? » Les bénévoles d'un refuge à Annecy (Haute-Savoie) n'en croyaient pas leurs oreilles lorsque deux personnes se sont consécutivement proposées pour adopter un chien « provisoirement » afin de pouvoir sortir pendant le confinement (23/03/2020). C'est pourtant une triste réalité : des personnes réduisent encore les animaux à de vulgaires objets susceptibles d'être utilisés.
Je crains qu'on entende d'autres histoires de ce type dans les prochains jours...
Claude, vice-président refuge d'Annecy-Marlioz (74)
« La première personne nous a appelé en disant vouloir prendre un chien pour 15 jours-3 semaines, le temps du confinement, raconte Claude, vice-président du refuge Annecy-Marlioz. Il ne voulait pas de chien : juste d'une excuse pour pouvoir sortir du confinement. Nous avons eu un appel semblable d'une autre personne se proposant comme "famille d'accueil". Nous avons compris que c'était pour les mêmes raisons. Il y a peu, un troisième homme s'est dit intéressé par un chien, "peu importe lequel"... » Les bénévoles, qui pour la plupart doivent redoubler d'efforts pour prendre soin des animaux durant cette crise, condamnent ce type de comportement. « Cela ne me surprend qu'à moitié, regrette Claude. C'est malheureux et triste. Ce serait rajouter un traumatisme au chien. Je crains qu'on entende d'autres histoires de ce type dans les prochains jours... »
Si, fort heureusement, de tels cas restent rares, la Fondation 30 Millions d'Amis rappelle que depuis 2015, l'animal est reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » et n'est plus considéré comme « un bien meuble ». Adopter un animal doit être un acte réfléchi et responsable. Et se faire dans le cadre de son bien-être et non d'un cynique profit en temps de crise, comme l'évoque cynisme ce dessin de presse paru dans Charlie Hebdo (25/03/2020).
©Charlie Hebdo (25/03/2020)
Les plateformes en ligne ont pour la plupart retiré les annonces de location de chiens/©Montage Pacma.es
« J'ai la flemme de promener mon chien, je le loue donc à quiconque veut prendre l'air ! », « Je loue mon chien pour éviter les amendes », « Quarantaine complète avec mon chien : 2700 euros »...
Des gens voient les chiens comme un simple moyen de pouvoir sortir.
Elisa, bénévole d'un refuge à Tolède (Espagne)
En Espagne, les sites d'annonces entre particuliers ont été envahis par ces propositions de « location » de chiens, provoquant l'ire des associations de protection animale et la réprobation d'une grande partie de la population. « Il y a malheureusement des gens qui voient les chiens comme un simple moyen de pouvoir sortir, regrette Elisa, bénévole dans un refuge à Tolède (Castille-la-Manche). Il y a aussi des demandes d'adoption dans des refuges. Mais nous savons très bien qu'il faut être extrêmement vigilant dans ce contexte de crise actuelle pour éviter une recrudescence d'abandons à l'issue de la période de confinement. »
« Il est intolérable que certaines personnes publient ce type d'annonces, même s'il s'agit pour certaines, de "blagues", condamne le Parti animaliste espagnol (PACMA). Mais la situation actuelle est loin d'être une blague ! La vie des plus vulnérables est en jeu. L'éthique et la responsabilité sociale devraient être plus présentes que jamais en ces temps troubles. » Outre-Pyrénées, ces agissements sont punis par la loi. Les sites milanuncios.com ou Wallapop ont immédiatement retiré ces publications et présenté leurs excuses. « Nous sommes totalement contre cette activité », a réagi Wallapop sur Twitter.
En France, de nouvelles mesures dérogatoires concernant les promenades ont été publiées au Journal Officiel. Sont « autorisés les déplacements brefs, dans la limites d'une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile, liés [...] aux besoins des animaux de compagnie.»