Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Justice

Grasse : prison requise pour la revente de défenses d'éléphant avec un faux certificat

Une peine de prison requise contre les trafiquants. © Pixabay.com

Grasse, 27 nov 2018 (AFP) - Des peines de 30 mois à 3 ans de prison ont été requises mardi à l'encontre de quatre hommes, dont deux brocanteurs, poursuivis devant le tribunal correctionnel de Grasse pour avoir tenté de vendre aux enchères deux paires de défenses d'éléphant avec de faux certificat.

Prévues pour être mises à prix 30.000 euros pour l'une et 8.000 euros pour l'autre, les défenses pesaient 110 kg au total. Elles avaient été retirées du catalogue de la salle des ventes de Cannes en décembre 2013 après que la fraude eut été éventée par le commissaire priseur. "On m'a proposé des certificats, qui pour moi étaient bons, il y avait une entête", s'est défendu à la barre Jean Roger, 78 ans, principal protagoniste du dossier avec son ami antiquaire, Auguste Combes, tous deux issus de la communauté des gens du voyage. "C'est comme si vous achetiez une voiture et qu'un ami vous donne une carte grise pour aller avec", s'est étonné le président du tribunal Martin Delage, après avoir fait rappeler, à la barre, par un inspecteur de l'environnement, les arcanes de la législation sur l'ivoire. Elle s'est durcie au fil des ans pour tenter de décourager le braconnage dans les pays d'origine, en Afrique notamment. Après l'échec de la vente, M. Roger, qui affirme aujourd'hui que les défenses lui venaient de son père, est soupçonné d'avoir mêlé à l'affaire deux intermédiaires pour tenter de récupérer l'ivoire avec d'autres certificats, notamment un importateur parisien Gérard Sawicka, 66 ans, également poursuivi mais absent à l'audience.

"C'est l'histoire d'un trafic ordinaire, sauf qu'il y a quand même des faux documents pour tenter de commercialiser illégalement l'ivoire et c'est emblématique car vous avez une paire de défenses d'un très gros modèle, donc un éléphant très vieux, très gros, qui a été abattu on ne sait pas quand. Elles pouvaient rapporter entre 150 et 300.000 euros", analyse l'inspecteur de l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), Jean-Claude Menjoulet."Vous avez le droit de détenir de l'ivoire mais la loi interdit la commercialisation sauf à avoir une documentation très contraignante", ajoute-t-il. Pour revendre des objets ou une défense, il faut par exemple pouvoir produire des photos d'époque attestant de l'acquisition ou de l'importation de l'ivoire avant certaines dates. A l'audience, la représentante du parquet Mme Marie-Nina Vali a également requis des amendes de 20 à 40.000 euros et la confiscation des défenses pour leur destruction: "Il faut donner un signal fort pour que cesse ce trafic", a-t-elle dit. Les avocats des prévenus Me Sandrine Zeppi, Odile Gagliano et Candice Baudoux ont plaidé la relaxe et tenté de démontrer qu'il n'y avait eu aucune intention de frauder. Le jugement a été mis en délibéré au 11 décembre.