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Ces animaux qui doivent « apprendre » la vie sauvage !

La réintroduction d'un animal dans le milieu naturel est un processus long et complexe. ©AdobeStock

Les réintroductions d’animaux profitent aux espèces visées – dévastées par la faute de l’Homme – et à la biodiversité dans son ensemble. Mais leur mise en place est complexe. Elle suppose, pour les spécimens concernés, un long processus d’apprentissage de la vie sauvage. 30millionsdamis.fr vous en dit plus.

Améliorer les chances de survie d’une espèce, rétablir une autre disparue ou éliminée d’un écosystème, restaurer la biodiversité… Les objectifs poursuivis par les programmes de réintroduction sont variés. Mais un facteur est constant à toutes les réintroductions d’espèces, quelles qu’elles soient : la complexité du processus.  

En amont, la restauration et la protection des habitats naturels, la sensibilisation et la concertation des populations locales sont autant de conditions essentielles à la réussite, sur le long terme, des programmes de réintroductions.

Passage par la case « captivité »

Puis, il appartient aux naturalistes en charge des programmes de réintroduction de mettre en place un dispositif permettant à l’animal d'apprendre la vie à l’état sauvage. Car à la différence des ours slovènes (réintroduits dans les Pyrénées), des lynx slovaques (relâchés dans les Vosges), ou des bouquetins ibériques (libérés dans le Béarn), tous les animaux réintroduits ne proviennent pas systématiquement d’un milieu naturel : certains doivent passer par la case « captivité ».

Il en est ainsi de nombreux rapaces réintroduits, à l’instar des gypaètes barbus relâchés chaque année dans le parc national des Cévennes depuis 2012 et des pygargues à queue blanche réintroduites en Angleterre depuis 2020. De même, de nombreux mammifères ont été libérés après avoir été élevés en captivité, après un long processus d’apprentissage. Ce fut le cas des castors et des bisons au Royaume-Uni, mais aussi des jaguars en Argentine, ou encore des chats marsupiaux en Australie.

Plusieurs générations parfois nécessaires

« Attention, on ne prend pas un animal dans une cage pour le relâcher immédiatement dans la nature, prévient Michel Saint-Jalme, maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle (Reporterre). Il faut parfois plusieurs générations avant de les libérer ». Et pour cause, pendant leur captivité, les animaux destinés, à terme, à la vie sauvage sont constamment au contact des humains, en l’occurrence des soigneurs. « Ils sont donc incapables de se nourrir seuls ou de se protéger des prédateurs », ajoute le spécialiste.

 

On ne prend pas un animal dans une cage pour le relâcher immédiatement dans la nature. 

Michel Saint-Jalme - MNHN

D’où l’importance de favoriser leur adaptation progressive à la liberté, par exemple en les plaçant plusieurs mois – voire années – dans des enclos de pré-lâchers, où ils seront soumis à une nouvelle alimentation, plus proche de celle qu’ils trouveront à l’état sauvage. « Mes collègues et moi avons déjà dû nous questionner sur l’âge idéal des lâchers, la méthode, la manière d’éviter les prédateurs et même la nourriture à donner pour réadapter les tubes digestifs aux aliments de l’extérieur », confirme le naturaliste.

Mais le processus de réintroduction ne s’arrête pas là ; les animaux relâchés sont généralement marqués ou bagués – parfois même équipés de balises GPS – pour permettre leur suivi à distance et s’assurer ainsi de leur survie et de leur développement.