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Protégée à double titre en Suisse, cette louve alpha a été abattue en France

Cette louve alpha a été tuée en France alors qu'elle faisait l'objet d'une double protection en Suisse. Sa mort risque d'affaiblir la meute et d'accroître les dégâts sur les cheptels. ©DR (Facebook)

Des lieutenants de louveterie ont abattu une louve sur autorisation du préfet du Doubs, en septembre 2022. Selon l’analyse génétique tout juste révélée, il s’agissait d’une femelle alpha strictement protégée en Suisse. 30millionsdamis.fr s’inquiète du sort de la meute… et des conséquences préjudiciables pour les cheptels, alors que cet abattage était censé les protéger.

La louve tuée en septembre 2022 dans le Doubs pour protéger les cheptels était une louve alpha bien connue en Suisse ! L’information a été confirmée par la préfecture du Doubs, quelques jours avant Noël.

« Les loups font l’objet d’analyse génétique afin d’identifier leurs origines et améliorer le suivi des meutes, rappelle le communiqué officiel. Les résultats de l’analyse génétique indiquent que la louve prélevée (…) sur la commune de Longevilles-Mont-d’Or, était la louve "alpha" de la meute du Risoux »… Autrement dit, l’animal tué n’était autre que la louve dominante – et seule reproductrice – de ladite meute.

À cet égard, elle faisait l’objet d’un statut protecteur en Suisse, à deux niveaux. « D’abord, le Plan loup de la Confédération ne prévoit la "régulation" de parents que dans des cas exceptionnels sur autorisation de l’Office fédéral de l’environnement, précise la presse suisse (24 heures). Mais surtout, l’ordonnance sur la chasse [de 2021, NDLR] n’évoque le tir éventuel d’un parent qu’entre novembre et janvier, quand les louveteaux sont devenus autonomes et aptes à survivre seuls ». Or, le tir a eu lieu le 20 septembre 2022.

Un abattage à l’effet inverse à celui escompté

Comme le rappelle l’association Ferus, « la mort d’un alpha signifie un risque maximal d’éclatement de la meute », aux risques et périls de chacun des membres, a fortiori des plus jeunes. Du reste, en novembre 2022, un jeune loup a été retrouvé sans vie au bord d’une route du Hauts-Doubs, près de la frontière suisse… probablement l’un des louveteaux du Risoux : « Il y a eu un précédent en Savoie l’an dernier, avec des jeunes qui n’ont pas survécu »déplore l’association.

Quand aux cheptels domestiques, ils n’en sont pas mieux protégés, bien au contraire : les loups, seuls et affaiblis, vont préférer chasser les proies les plus vulnérables que constituent les troupeaux. De sorte que les tirs ont l’effet inverse à celui escompté. Pour preuve, les attaques augmentent d'année en année en France malgré la souplesse croissante des dérogations aux interdictions de destruction.

« Il est possible que l’organisation sociale de cette meute s’effondre et qu’il y ait davantage de dégâts sur les animaux de rente », confirme l’Office fédéral de l’environnement suisse. « Nous n’avons pas suffisamment de recul pour le moment, nuance de son côté l’Office Français pour la Biodiversité, jointe par 30millionsdamis.fr. Le suivi hivernal du loup nous permettra de recueillir des informations sur la population de loups présente sur le massif du Jura et de renforcer notre connaissance sur son évolution ». Affaire à suivre…