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Interview

Irène Frain : « Les animaux sont nos amis ! »

Jurée du prix littéraire 30 Millions d'Amis, l'auteure Irène Frain rappelle, à travers l'héroïne de son nouveau roman, son empathie pour les animaux. ©Christophe Lartige, SIPA PRESSE

A l’occasion de la sortie de son dernier roman « L’allégresse de la Femme Solitaire » (éd. Seuil, mai 2022), Irène Frain plonge le lecteur dans l’incroyable histoire d’une Amérindienne retrouvée à Santa Barbara, dans la Californie du XIXe siècle. La romancière est également une éminente membre du jury du Prix littéraire de la Fondation 30 Millions d’Amis.

30millionsdamis.fr : Vous êtes une écrivaine renommée et membre du jury du Prix littéraire de la Fondation 30 Millions d’Amis depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui vous anime dans ce rôle ?

Le livre est un vecteur essentiel de la défense de la cause animale. Par les romans, on peut faire passer des messages primordiaux en faveur des animaux. Le Prix Littéraire 30 Millions d’Amis est un grand rendez-vous qui est désormais suivi de très près par la presse. Je suis ravie d’en faire partie.

Quelle actualité autour de la protection animale vous a récemment touchée ?

Je suis intervenue à de nombreuses reprises pour demander l’interdiction définitive de la corrida. C’est une pratique qui ne devrait pas exister aujourd’hui et j’espère qu’elle prendra rapidement fin. Heureusement, le rapport entre l’Homme et l’animal évolue en France. Et la Fondation 30 Millions d’Amis, en obtenant la reconnaissance de l’animal comme un être vivant doué de sensibilité dans le Code civil y a fortement contribué. Quand on voit les choses formidables qui peuvent ressortir de l’interaction des animaux de compagnie avec les humains, les personnes âgées, les malades… Quand j’allais mal, ma chatte Queenie le savait parfaitement. Elle m’a réconfortée à de maintes reprises en posant sa patte sur ma main. Les animaux sont nos amis.

 

Le livre est un vecteur essentiel de la défense de la cause animale.

Votre dernier roman inspiré de faits réels conte le destin d’une femme amérindienne arrivée dans la Californie du XIXe siècle. Comment cette histoire vous est-elle apparue ?

Irène Frain : C’était assez étrange. Alors que je me trouve à Santa Barbara lors d’un séjour familial, je me promène vers le cimetière de la Mission, un établissement religieux devenu musée. On m’y raconte l’histoire d’une femme retrouvée par un capitaine, elle avait passé 18 ans sur une île toute seule. L’histoire de cette femme amérindienne que personne ne comprenait, ni même les Indiens, m’a touchée. On ne connaissait ni sa langue, ni son nom. On l’a alors appelée la Femme Solitaire. Je trouve tout cela poignant mais, à cet instant, je ne vais pas plus loin.

Jusqu’à l’annonce du 2ème confinement en octobre 2021 où vous la retrouvez…

J’étais accablée par la nouvelle de ce nouveau confinement quand cette histoire m’est revenue en rangeant mon bureau. C’était un véritable appel de la mémoire. J’ai retrouvé deux petites notices prises dans le musée et j’ai commencé mes recherches. J’ai découvert des journaux d’époque mentionnant le mystère autour de cette femme. Elle descendait d’un groupe qui avait quitté la Sibérie orientale pour gagner le continent amérindien il y a au moins 9000 ans. Et puis je tombe sur cette chanson…

C’est-à-dire ?

Ce sont 18 secondes de chant par la Femme Solitaire. C’était d’une telle profondeur. Cette chanson avait été mémorisée par un jeune Indien qui lui-même l’avait enregistré pour un linguiste. Et là je suis saisie. J’ai besoin d’en savoir plus. Cette femme, tout le monde la connait mais personne ne la connait. De nombreux chercheurs ont travaillé sur son histoire sans pour autant réussir à élucider son mystère. C’est alors qu’on me dit que ce destin était une page blanche en attente d’une fiction.

 

La joie permet de voir les merveilles du monde.

Irène Frain

Vous insistez sur le fait qu’elle était à la fois la merveille et l'émerveillement. Qu’entendez-vous par là ?

Si personne ne comprend sa langue, on retient d’elle sa joie contagieuse malgré l’adversité. Cette joie lui permet d’accueillir sa nouvelle situation. C’est pour cela que je dis que la joie permet de voir les merveilles du monde. Elle rend la vie plus supportable. Quand j’ai travaillé sur ce roman, j’étais seule sur le pont. C’est peut-être pour cela que j’ai écrit sur la joie.

A son arrivée en Californie, la Femme Solitaire découvre un tout autre rapport à la nature…

La Femme Solitaire a vécu très longtemps sur une île, elle est habitée par le monde naturel, le monde animal. Il y a comme un sentiment de fusion avec l’univers. Elle avait un pouvoir exceptionnel d'empathie avec les animaux et elle communiquait spontanément avec eux. Cela aussi m'a séduite. Nous sommes à une époque où la vision respectueuse de la nature par les Indiens vient se heurter à un monde plus cruel où, par exemple, la chasse à la loutre des mers est très lucrative, notamment pour les fourrures. Cet animal a été détruit par cette chasse intensive. Alors que de son côté, la Femme Solitaire est en empathie avec la nature, elle vit en symbiose avec elle.