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Faune

Safaris en direct, réserves virtuelles... Vers un changement de notre rapport à la faune ?

Les expériences de safaris virtuels ont connu un boom pendant le confinement. Un succès qui nous amène à nous interroger sur la faune et la captivité./©AdobeStock-Nick Dale

Le confinement instauré dans une grande partie du monde pour enrayer la propagation du Covid-19, a favorisé l'émergence de concepts visant à nous distraire depuis notre salon. Parmi eux, le safari virtuel a connu un franc succès. Si l'objectif est d'observer la vie animale sans perturber la faune, son intérêt pourrait aller au delà. 30millionsdamis.fr s'est intéressé au phénomène.

Observer des lions pendant leur sieste, des zèbres au galop ou des singes montant aux arbres... le tout en direct, depuis votre salon et sans les perturber ! Grâce à cette expérience immersive, la faune africaine est accessible à tous, sans pour autant lui être préjudiciable. Et les enfants ne sont pas reste : ce sont eux les principaux téléspectateurs de tels programmes. 

Depuis le Kruger, dans le nord-est de l'Afrique du Sud, la société Wildearth s'est spécialisée dans ces safaris à distance, bien consciente que le confinement a eu un effet de levier sur les expériences immersives. A bord de deux véhicules ornés de caméras, les rangers enfilent leur costume de guides pour les téléspectateurs et commentent ce qu'ils voient en direct. Un concept de découverte virtuelle, jusque-là discret, qui a pris de l'ampleur avec les mesures restrictives imposées par la crise sanitaire du Covid-19. « Depuis le confinement, chaque safari génère désormais 4 à 5 fois plus de vues sur les différentes plateformes sociales par rapport à mars, se félicite Graham Wallington, directeur de Wildearth. En avril, nous en étions à 1,1 million de téléspectateurs uniques pour nos safaris sur notre seule chaîne YouTube (il y a 2 émission de 45 minutes par jour, NDLR). Le chiffre serait plus proche de 2 millions car la plupart des enfants regardent nos aventures avec leur famille. »

« Éduquer les nouvelles générations »

En Afrique du Sud, l'équipe de Wildearth mène plusieurs directs afin d'éduquer les plus jeunes à l'importance de la préservation de la faune sauvage./©Wildearth

Ces programmes sont menés par des naturalistes aguerris à l'exercice, qui prennent toutes les précautions pour ne pas déranger les animaux. C'est notamment le cas de l'expérimentée Lauren Arthur, présentatrice réputée, biologiste de la vie marine et zoologiste. Son crédo, sensibiliser les plus jeunes : « Nous devons éduquer les nouvelles générations, estime Lauren Arthur, contactée par 30millionsdamis.fr. Ce sont elles qui peuvent faire la différence alors que nous sommes au bord de la prochaine extinction de masse à cause de l'être humain. Il me semble essentiel que les enfants se familiarisent avec tous les environnements, y compris l'Afrique, pour mieux comprendre le monde. Comme Jane Goodall le dit, " il n'y a que si nous comprenons que nous pouvons nous inquiéter. Il n'y a que si nous nous soucions que nous aiderons. Il n'y a que si nous aidons que nous serons sauvés". »

En Ouganda, comme son nom l'indique, l'entreprise VR Gorilla permet d'apercevoir des gorilles. « Le gorille est un bel animal en voie de disparition et la règle est de garder une distance de plusieurs mètres pour ne pas le déranger, explique Daan Tan, l'un des co-fondateurs, interrogé par 30millionsdamis.fr. Nos vidéos sur YouTube ont vu une hausse importante du trafic en raison du confinement. Nous avons entre 20 000 et 25 000 vues par jour aujourd'hui. C’est le double de ce que nous faisons d’habitude ! Je pense qu'il y a un avenir pour la réalité virtuelle, une alternative pour explorer la faune sans la brusquer. Le gorille en est le parfait exemple. »

Des « réserves virtuelles », alternatives aux zoos ?

En France, la jeune startup Wild Immersion avait créé la sensation au Festival de Cannes en 2018, en proposant des expériences immersives dans des réserves animalières de dix pays du monde avec son et images 360° via des casques de réalité virtuelle. Un outil qui permet d'approcher les animaux, sans impacter leur environnement. Pendant le confinement, la startup a lancé son opération « #Wildathome » qui propose 3 films animaliers sur smartphone, tablette et ordinateur. « Notre mission, c'est éduquer les plus jeunes sur la réalité de notre impact sur la biodiversité, explique à 30millionsdamis.fr Nathalie Bouche, directrice commerciale de Wild Immersion. Avec notre technologie, nous reconnectons les gens avec la nature sans la perturber. Après cette crise sanitaire, nous pouvons supposer qu'il y aura un intérêt plus fort encore pour la biodiversité. Avec cette alternative, nous sommes dans l'air du temps. » Sur le long terme, Wild Immersion souhaite utiliser ses bénéfices pour créer des réserves naturelles à travers le monde sans pour autant aller à l’encontre des parcs zoologiques. 

Et si cette technologie, vecteur d'évasion dans ces circonstances inédites, permettait de modifier en profondeur nos habitudes et notre rapport à la nature ? « C'est une idée à creuser en alternative aux zoos, estime pour sa part Laurent Baheux, photographe spécialisé dans la faune sauvage africaine, contacté par 30millionsdamis.fr. Montrer aux enfants des animaux dans leur environnement naturel est un volet éducatif important. Il faut leur montrer que la captivité est une torture pour l'animal et que même si on a l'impression qu'il dispose d'un grand espace dans un zoo, ce n'est pas le cas. »

Une remise en cause de la captivité

De son côté, le sociologue Éric Baratay ne voit pas « cette technologie comme une alternative aux zoos mais plutôt comme un moyen de faire pression sur leur légitimité ». « À l’apparition de la photo contemporaine, de la télévision et des documentaires, la même question du remplacement des zoos se posait. Cela ne s’est pas passé ainsi car il y avait un besoin de contact visuel. En revanche, ces outils ont permis de les critiquer sur la captivité et de questionner sa légitimité », analyse pour 30millionsdamis.fr cet historien, professeur à l’Université de Lyon et auteur de nombreux ouvrages sur la relation homme-animal dont Le point de vue animal (Seuil, 2012) ou Aux sources de l’histoire animale (Éd. de la Sorbonne, 2019).

Espérons que la crise sanitaire actuelle permette de générer de nouvelles formes d'expériences plus respectueuses de la faune sauvage. Un "tourisme virtuel" éthique, privilégiant le bien-être animal.

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  1. AnneV 29/05/2020 à 17:22:37

    C'est une expérience plus qu'intéressante mais qui aura un impact sur les jeunes parce que compter sur ceux qui, à coups de dollars, se moquent totalement de tout cela, la reconversion sera.......difficile !! Sans compter les millionnaires qui veulent leur "trophée" au dessus de leur cheminée et là, c'est mission impossible ! Bref ! Tout miser sur une jeune génération, plus consciente de se qui va leur tomber dessus, souvent végétarienne et plus respectueuse de la nature et de la vie animale.